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Les Républicains dans la tourmente

Après le limogeage de Virginie Calmels, les critiques ouvertes de Valérie Pécresse, Les Républicains sont entrés dans une zone de turbulence. Focus de Natacha Polony.

Allons droit au but, il n’y a qu’une chose à dire : bien joué Emmanuel Macron. Il a mis le PS en miettes pendant la campagne présidentielle. Il lui aura fallu un an pour éradiquer les Républicains. Et il l’a fait consciemment, méticuleusement, en envoyant chaque jour des messages aux électeurs de droite, en s’arrangeant pour que des Républicains désintéressés se disent qu’en soutenant LREM tout en proclamant leur noble indépendance, ils seraient bien placés en cas de remaniement. Il a asphyxié Laurent Wauquiez en faisant la politique économique dont rêvaient les électeurs de droite, et en l’obligeant à se démarquer sur les questions identitaires, ce qu’il a fait à sa manière, caricaturale, forcée, sans convictions. Résultat, 8% d’opinions favorables. Un score à la Benoît Hamon. Et il a pu le faire, Emmanuel Macron, justement parce que de l’autre côté, sur son flan gauche, il n’avait rien à craindre : il a installé un désert entre lui et Jean-Luc Mélenchon, et ledit Jean-Luc Mélenchon est prisonnier de ses extrémistes, ceux qui bloquent les examens et dégradent les facs.

Le mal vient de plus loin, quelles que soient la brutalité et la maladresse du patron de LR. Emmanuel Macron n’a fait que tirer profit de l’effondrement du PS et de l’ex-UMP sous le poids de leurs contradictions. Jamais ces deux partis n’ont débattu sincèrement, honnêtement, du projet économique et politique qu’ils proposaient pour répondre à la déferlante de la mondialisation néolibérale, au creusement des inégalités, à la déstabilisation des classes moyennes et des classes populaires, à la crise migratoire. Ils ne pouvaient puisqu’il aurait fallu remettre en cause le dogme européen. Constater que l’Union Européenne telle qu’ils l’ont soutenue est le meilleur agent de toutes ces déstabilisations.

Que peut faire Laurent Wauquiez alors que se profilent les élections européennes ? Il peut boire le calice jusqu’à la lie. Payer les ambiguïtés de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy. Payer la couardise de ces Républicains qui se disent humanistes et qui ne proposent rien d’autre que le macronisme, payer l’absence totale de travail intellectuel, qui fait que Laurent Wauquiez en est réduit à jouer les transgressifs en parlant de grand remplacement ou d’internement des fichés S au lieu de produire une pensée politique globale, à la fois culturelle et économique, une réflexion sur la démocratie, sur le progrès. Là, il va pouvoir rivaliser avec le PS d’Olivier Faure.

>> L'intégralité de la chronique est disponible en podcast

 

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