Aujourd’hui est une grande journée de pédagogie pour le gouvernement avec des ateliers de cohésion autour de la politique gouvernementale, mais Nicolas Hulot, lui, fait son propre programme. L’ex-vedette de la télévision devenu lanceur d’alerte et caution verte des précédents Présidents est surtout préoccupé aujourd’hui par son propre environnement et ses états d’âme.
Hier, il a effectivement déclaré à la télévision qu’il déciderait cet été s’il reste ou pas au gouvernement. Il y aura un moment de vérité, dit-il, avec le Premier ministre et le président de la République. On apprend donc que dans un gouvernement, un ministre peut évaluer lui-même sa politique et partir si bon lui semble. On a beau savoir que la star Hulot a un statut hors cadre et que tout le monde à l’Élysée connaît ses récurrents états d’âme, c’est tout de même une curieuse conception de l’action publique…
Sauf que cette fois, ce n’est pas du chiqué ! Il a vraiment envie de partir, il le dit en privé, il a la tête sous l’eau et a même listé ce qu’il lui reste à faire avant de rendre son tablier. Alors que les ministres vont aller aux quatre coins du pays aujourd’hui pour expliquer la politique du gouvernement, lui parle de son projet. Partir ou rester, telle est la question.
La question se pose : est-ce que l’éventualité d’un départ obligerait le Président à remanier son gouvernement ? À moins que Nicolas Hulot ne soit au courant d’un projet global, il devance l’appel pour peut-être masquer une exfiltration pour cause de ministrose, ce fameux burn-out ministériel. On en parle dans les couloirs du gouvernement. Les bruissements autour d’une réorganisation gouvernementale montrent que certains codes sont immuables, même dans le nouveau monde. Les ministres qui craignent pour leur poste sortent en urgence des feuilles de route, les candidats à un porte-feuilles font des médias pour se faire remarquer de l’Élysée, les conseillers présidentiels répondent aux journalistes et disent que ce n’est pas à l’ordre du jour alors qu’on le sait très bien… Bref, toutes les séquences de remaniement commencent ainsi. Le délai est plus ou moins long, mais ça finit par arriver ensuite.
En privé, le président Macron a toujours dit vouloir démarrer la rentrée avec une équipe renouvelée. Le slogan de la rentrée sera donc peut-être Balles neuves.
Réécoutez en podcast l’édito de Michaël Darmon dans le Grand Matin Sud Radio