Hier, les 27 ont approuvé l’accord de sortie du Royaume-Uni ainsi que les futures modalités de relation avec la Grande-Bretagne. Mais il reste encore beaucoup d’étapes et un gros bémol : comme c’est un traité, il doit être ratifié maintenant par les parlementaires européens. Et le gros bémol c’est qu’il doit être approuvé par le parlement britannique. Or beaucoup de conservateurs trouvent cet accord trop favorable à l’Europe. Ils exacerbent le fait que Londres devra faire un chèque de près de 40 milliards d’euros pour prix du divorce. Et si cet accord, qui a été trouvé après 17 mois de discussions, non seulement, c’est la chute de Theresa May. Mais c’est aussi un saut dans l’inconnu.
C’est tout de même une grande première après soixante ans de construction européenne que l’on acte officiellement le départ d’un pays. Et c’est une première dont beaucoup se seraient bien passés. Mais cela montre aussi la fragilité de l’édifice européen tel qu’il est, c’est ce qui explique qu’Emmanuel Macron ait parlé de refondation. Le Président a même fait un lien avec ce qui se passe en France actuellement en reconnaissant que l’Europe n’a pas de projet de société à offrir aux classes moyennes. D’où les forces centrifuges que l’on voit en Italie, en Hongrie, en France. En un mot l’Europe ne fait plus rêver. Et pour beaucoup d’européens, elle est même aujourd’hui un cauchemar.