Hier était le jour de la relève des copies : Édouard Philippe a reçu le rapport sur les banlieues de la part de Jean-Louis Borloo et, dans el même temps, l'Élysée a reçu aussi un rapport, à la fois attendu et sensible, celui sur le SNU (Service National Universel).
Une commission composées de militaires et de personnalités politiques a ainsi planché depuis plusieurs mois pour traduire dans les faits l'une des promesses du président Macron. Aux yeux de ce dernier, le rétablissement d'une nouvelle période obligatoire d'engagement pour les jeunes français est fondamentale pour la cohésion nationale. Les mesures ne sont pas encore dévoilées mais ce nouveau service national, qui peut aller jusqu'à 6 mois, comportera une période obligatoire d'incorporation et une période de volontariat.
Mais, comme on l'avait révélé sur Sud Radio il y a quelques mois, les oppositions à ce projet restent nombreuses dans les sphères politiques et militaires. Selon nos informations de source parlementaire, ça coince beaucoup du côté de Matignon où l'on ne croît pas au projet alors qu'autour du président, certains restent prudents. L'armée et l'Éducation nationale ont fait évoluer leur position et se montrent plus conciliants et favorables à la création du SNU. Et comme il s'agit d’une forte volonté du président, tout ce petit monde va attendre l'imprimatur présidentiel, quitte à entendre une nouvelle fois Emmanuel Macron rappeler aux plus récalcitrants qu'il est leur chef !
Pour l'heure, les promoteurs du projet retiennent leur souffle et s'attendent à une guerre de tranchées entre les pro et anti-service national universel. Avec le rapport Borloo et celui sur le Service National Universel, la politique des experts continue de plus belle. Ajoutons à cela le comité Action publique 2022 sur la réforme de la fonction publique, le rapport Spinetta, ainsi que le groupe de travail sur l'audiovisuel public.
C'est la méthode Macron : un rapport qui pose les problèmes avec des solutions souvent iconoclastes, une concertation du gouvernement et des décisions reprenant tout ou partie des changements préconisés. De prime abord, à quoi servent les ministères ? Pour la banlieue, le Snu, les armées, la fonction publique, la cohésion territoriale, pourquoi aller chercher quelqu'un de l'extérieur à travers un rapport ? En fait, c'est une manière de perturber ou faire plier le système administratif souvent rétif aux changements. Rapport externe et volonté politique : ça fait avancer plus vite les politiques publiques dans l'esprit du président. Une méthode directement issue de la commission Attali pour la relance de la croissance en 2007, dont un certain inspecteur des Finances était le directeur adjoint. Devinez son nom... Emmanuel Macron
Longue tradition dans l'histoire de la 5e République que celle des rapports externes remis aux différents gouvernements, dont beaucoup ont pris la direction des archives quand ce n'est pas le classement à la verticale direction la... poubelle
Là, c'est sur à peu près tous les sujets q'un rapport est fait car Emmanuel Macron veut donner aux experts le soin de réformer ou transformer un système que les alternances politiques n'ont pas réussi à faire.
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