Selon des sources proches du chef de l’État, on fait remarquer que c’est bien mal connaître Emmanuel Macron que de croire qu’il pourrait remanier sous la pression d’un ou de ses ministres. On a bien compris que le ministre Hulot n’aime pas se rendre à l’étranger ou rencontrer les élus, et qu’il ne fonctionne pas selon les codes classiques de la politique, d’où un comportement qualifié dans l’entourage du président de la République de maladroit quand il vient étaler ses états d’âme à la télé.
À l’Élysée, on se montre pourtant assez sceptique sur une sortie possible du ministre, d’autant que certains dispositifs concernant l’environnement sortiront à l’été. Un départ de Nicolas Hulot pourrait être perçu à contre-temps. Assurance ou posture ? L’avenir nous le dira mais pour l’heure, au sommet de l’État, on insiste sur le fait qu’un remaniement, sauf contrainte imprévue, n’est pas à l’ordre du jour. L’intention claire, on le comprend, est de vouloir refermer ce dossier. Pourtant, précisons que les proches du Président ne sont pas unanimes sur ce point. D’autres laissent entendre que quelques changements pourraient quand même avoir lieu. Évidemment, une seule personne sait : Emmanuel Macron lui-même.
Alors que la rentrée sera chargée, du côté de l’Élysée on considère en guise de bilan que beaucoup de réformes ont été enclenchées, mais que le temps a manqué pour enclencher une véritable réforme de l’appareil d’État. Ce sera au programme des prochains mois quand les grandes séquences législatives seront terminées. De même, les transformations des grandes organisations du territoire restent engagées. La plus emblématique : la décision sur le Grand Paris. Emmanuel Macron n’est toujours pas convaincu par les schémas qui lui sont proposés autour de la fusion des départements de la petite couronne qui, au fond, poseraient beaucoup plus de problèmes qu’elle n’en résoudraient, en particulier sur l’équilibre des territoires en Île-de-France. On sent aussi le problème politique sous-jacent : ne pas créer un territoire trop puissant, un fief politique sous le contrôle d’un(e) élu(e) qui pourrait servir de base pour créer une opposition au pouvoir présidentiel.
Réécoutez en podcast l’édito de Michaël Darmon dans le Grand Matin Sud Radio