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Le gouvernement cherche de l'argent

Michaël Darmon revient aujourd'hui sur les dissensions entre Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, sur fond de privatisation.

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La divergence la plus intéressante au sein du gouvernement est quand même celle qui met aux prises Bruno Le Maire et Gérald Darmanin. D'abord parce que cela faisait longtemps que l'on n'avait pas entendu des voix discordantes entre les étages à Bercy. Ensuite, parce qu'effectivement le prochain sujet sur la table sera celui de la réforme de l'État, des économies et de la suppression de certaines aides sociales.

Selon certaines sources de l'Élysée, je peux vous dire que, plus que jamais, le projet est d'accélérer ces réformes profondes qui seront très souvent douloureuses. Le Comité Action Publique 2022, "CAP 22", qui travaille sur la réforme de l'État, est en train de finaliser des mesures annoncées comme potentiellement explosives, lesquelles seront intégrer au prochain budget. C'est dans ce sens qu'il faut comprendre la petite passe d'armes, plus significative qu'il n'y paraît, entre Le Maire et Darmanin.

On sent, après un an, une parole plus libérée chez certains ministres. Et d'ailleurs, c'est d'autant plus intéressant avec ces deux-là qu'on est entre ministres transfuges de la droite. On aurait pu penser que ce serait, au contraire, deux personnalités issues de droite et de gauche qui s'opposeraient. Cela prouve que le clivage droite/gauche est très largement dépassé. Certains se sentent en effet de plus en plus libres et ce n'est pas vraiment au goût du président de la République. Si Bruno Le Maire s'est senti aussi libre, c'est parce que la loi sur les entreprises a été bouclée sans le dispositif sur les privatisations des entreprises publiques. Souvenez-vous, on parlait de la Française des Jeux notamment... C'était, à ses yeux, l'un des piliers de la politique économique dès le début du mandat. Or, cela a été subtilement repoussé parce que le climat social ne le permet pas. Bruno Le Maire n'a pas aimé se voir amputer de ce dispositif et a fait connaître son mécontentement. En face, l'Élysée a aussi fait savoir qu'il était mécontent que Bruno Le Maire le soit, demandant ainsi à Gérald Darmanin de le recadrer. Vous avez quand même le ministre du Budget qui est donc allé recadrer son homologue de l'Économie.

Cela renseigne sur les rapports de force et de proximité avec le sommet de l'État. Après un an, Gérald Darmanin est ainsi considéré comme le nouvel homme fort du gouvernement.

>> L'intégralité de la chronique est disponible en podcast

 

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