C’est parce que les réseaux sociaux ont envahi pour ne pas dire annexé la parole que l’on voit en effet revenir quelques crieurs publics et qu’on nous annonce leur retour. Non pas pour nous informer même si c’est leur mission de base mais au fond ils sont surtout là pour redonner du lien social, de l’humanité dans nos rapports. Le magazine Kayzen a donné la parole à deux d’entre eux, comme Anne Laure Goix qui est crieuse à Gourdon dans le Lot. Comme beaucoup de crieurs, elle vient du théâtre ce qui est une évolution logique. Elle explique qu’elle a une voix et qu’elle a eu envie de l’utiliser dans un but coopératif. Donc elle crie durant le marché, ce moment très important où l’on se retrouve. Et chaque semaine, au même endroit, à la même heure, elle a une mise en scène toute simple, une blouse d’institutrice, une fleur dans les cheveux, elle monte sur une petite caisse et hop elle crie des poèmes ou des messages que les habitants lui ont déposé et les gens adorent !
D’ailleurs le crieur public officiel existe toujours en Angleterre par exemple et récemment il a mis son long manteau rouge et a agité la cloche pour annoncer l’accouchement de Kate Middleton. Très traditionnalistes, les Anglais ont gardé cette figure qui rend l’information plus humaine qu’une dépêche AFP. En France, certains en sont conscients comme la mairie d’Autun en Saône et Loire qui donne un petit cachet à Augustin Tamar, nom de scène d’un jeune homme en redingote et chapeau haut de forme qui vient sur le marché du vendredi pour crier une petite annonce de quelqu’un qui vend un canapé, pour souhaiter un anniversaire ou râler contre les propriétaires de chiens qui salissent les trottoirs.
C’est en effet une bonne façon de faire passer des messages pour la mairie ! Ils expliquent l’un comme l’autre refuser les messages politiques ou les attaques frontales contre la mairie. Par contre, le crieur peut soit passer des messages du maire, événements, nouveautés etc... soit des demandes des habitants. A partir du moment où c’est dans le respect et la bonne humeur. Le but n’est pas de faire une animation de rue mais bien de se parler, d’échanger des idées, de se retrouver. Une jolie façon de résister au tout virtuel, crions le !