Pour lutter contre le chômage, on ressort souvent de vieilles recettes, quitte à en changer l’emballage (en l’occurrence, l’appellation) ! Les emplois francs ressemblent en effet furieusement à l’aide à l’embauche créée sous François Hollande, et avant, sous Nicolas Sarkozy...
Il s’agit ni plus ni moins d’une subvention versée aux entreprises qui embaucheront en CDI, ou en CDD d’au moins six mois.. Pour un CDI, l’aide atteint 5 000 euros par an pendant trois ans : c’est beaucoup plus que la dernière prime à l’embauche, qui n’était que de 2000 euros par an.
Bien sûr, tout le monde n’a pas droit à cette prime, c’est d’ailleurs pour cela que Muriel Pénicaud va lancer officiellement ces "emplois francs" en Seine-Saint-Denis, un département sinistré en matière d’emplois... Ces emplois francs ne pourront en effet être accordés qu’à des habitants issus de certains quartiers prioritaires, des quartiers identifiés dans la politique de la ville. On en trouve un peu partout en France.
Mais la nouveauté, c’est que toutes les entreprises, où qu’elles se trouvent, pourront embaucher avec un emploi franc et toucher la subvention ! L’idée est donc de venir compléter le dispositif des zones franches, qui poussait les entreprises à s’installer dans les territoires en difficulté, contre subventions et allégements de charge.
Attention cependant ! À 5 000 euros de prime par an, le dispositif risque de créer une discrimination positive qui ne sera pas forcément du goût de tout le monde... À compétences égales, un employeur sera évidemment fortement tenté d’embaucher celui qui lui apportera la prime. C’est pour cela que ces emplois francs sont pour l’instant lancés à titre expérimental dans sept départements seulement, en Île-de-France, à Lille, à Angers et à Marseille.
Réécoutez en podcast l’édito de Jean-Baptiste Giraud dans le Grand Matin Sud Radio