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L’affaire Kohler, une menace pour Macron ?

Alexis Kohler, secrétaire général de l’Elysée, est visé par une plainte pour prise illégale d’intérêt et trafic d’influence. Est-ce dangereux pour Emmanuel Macron ?

L’affaire Kohler, une menace pour Macron ?

Les Français ne s’en rendent pas compte, mais Alexis Kohler, c’est l’homme le plus puissant de la macronie. Le véritable premier ministre. Le binôme d’Emmanuel Macron, celui qui conseille, arbitre… Et ce jumeau, ce frère, se voit accuser par l’association Anticor, d’un conflit d’intérêt assez problématique. Alors, pour le néophyte, résumons un peu. Vous vous souvenez du psychodrame du printemps 2017 autour des chantiers navals de Saint-Nazaire, qui sont passés sous contrôle italien ? Le montage agréé par François Hollande privilégiait l’italien Ficantieri. En face, également candidat à la reprise, il y avait un autre Italien : l’armateur MSC. Or, il se trouve que celui qui est l'un des plus gros clients des chantiers de Saint-Nazaire a été fondé par la cousine germaine de la mère d’Alexis Kohler. En fait, dès 2010, Alexis Kohler, comme haut fonctionnaire, est nommé administrateur des chantiers navals et ne signale pas sa proximité avec leur principal client. Et quand le brillant haut fonctionnaire a cherché du travail, après le départ d’Emmanuel Macron de Bercy, c’est là qu’il s’est fait embaucher, tout en préparant activement la campagne de son chef. Bref, il y a pour le moins mélange des genres...

Le conflit d’intérêt est toujours un délit difficile à établir. On peut en effet souligner qu’Alexis Kohler, pendant les années où il est au cabinet de Pierre Moscovici ou d’Emmanuel Macron, a visiblement évité de prendre en charge les dossiers où apparaissaient MSC. Mais le pantouflage, le passage du public au privé, lui permettant de se retrouver suivant les moments d’un côté ou de l’autre de la table des discussions, pose évidemment problème. L’enquête, en l’occurrence, décidera, mais Alexis Kohler, pièce maîtresse de la macronie, fer de lance de ce nouveau monde qu’on nous a vanté, démontre que le nouveau monde est avant tout celui où intérêts publics et intérêts privés se confondent.

Cette histoire est emblématique d’un mal qui ronge la république et que la macronie cultive. Le parasitage du bien commun par les intérêts privés. Le problème n’est pas la proximité familiale mais le pantouflage et la mentalité de mercenaire qu’il dénote. Par delà ce cas individuel que la justice tranchera, il y a l’endogamie du système.

 >> L'intégralité de la chronique est disponible en podcast

 

 

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