Pour la première fois depuis des décennies, la sécurité sociale n’est quasiment plus dans le rouge coté finances.
On parle en effet, pour l'an dernier, d'un déficit de la Sécu de seulement 300 millions d'euros. C'est loin des 2,5 milliards d'euros de déficits prévus jusqu'ici et c'est loin du précédent déficit de plus de 5 milliards d'euros, enregistré en 2017. Surtout, on est à des années-lumières des plus de 27 milliards d'euros de pertes enregistrées au plus fort de la crise, en 2010. 27 milliards de pertes, cela voulait dire, pour bien comprendre, que 10 % des dépenses de santé étaient financées par la dette.
À quoi doit-on ces bonnes performances de la Sécu ? Essentiellement à la reprise économique et au redémarrage de l'emploi, que ce soit en CDD ou CDI. Qui dit plus de salariés dit en effet plus de cotisations prélevées sur les salaires, et donc des comptes de la Sécu qui reprennent des couleurs.
Cette embellie va-t-elle durer ? Pour cela, il faut d'un coté que le chômage continue à refluer, c'est-à-dire qu'il y ait de plus en plus de salariés cotisants, mais de l'autre, il faut également que les objectifs de dépenses de santé soient tenus. Nous parlons régulièrement des hôpitaux qui sont obligés de se serrer la ceinture : plus d'un milliard d'euros d'économies leur sont réclamés encore cette année. Mais cela ne doit pas faire oublier qu'au global, les dépenses de santé progressent en valeur tous les ans. Et pour 2018, l'objectif de ne pas dépasser 2,3 % d'augmentation risque d'être difficile à tenir, les dépenses ont déjà commencé à déraper sur le premier semestre.
Donc non, si la Sécu est proche de l'équilibre budgétaire pour cette année, elle n'est pas pour autant sauvée d'affaire, d'autant que sa dette demeure conséquente. Il reste encore près de 160 milliards d'euros de dette à rembourser.
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