Non ! Dans une telle élection la décision peut se prendre au dernier moment. Les sondeurs appellent cela la « cristallisation» du vote. En 2014, selon une étude de l’IFOP, 40% des électeurs s’étaient décidés au cours de la dernière semaine, 22% le weekend du vote et 16% le jour même ! Cette fois un tiers des électeurs ne sont pas sûrs de leur choix. Les plus motivés sont les électeurs de la République en Marche et du Rassemblement National. Viennent ensuite ceux d’Europe Ecologie Les Verts. Beaucoup d’indécis encore chez les Républicains.
Seule la moitié des électeurs de François Fillon se reportent sur François Xavier Bellamy. Les autres hésitent entre la liste macroniste et l’abstention. Parmi les listes de gauche beaucoup de volatilité encore car il y a beaucoup d’offres. Alors rien de grave s’il y a une cristallisation au dernier moment. C’est normal. On arrive au bout d’une campagne sans souffle, ou Emmanuel Macron mise sur un duel entre son parti et le Rassemblement National. Et puis cette campagne est ennuyeuse car aucun leader charismatique n’a fait de percée.
Souvenez-vous en 2009 de Daniel Cohn Bendit pliant le match face à François Bayrou et rapportant aux verts plus de 16% des suffrages. Les écologistes avaient pris cinq points les derniers jours. Tout reste possible pour les têtes de liste d’ici dimanche.
L’indécision s’explique aussi par le nombre de listes en présence aussi. C’est difficile de se faire une idée des programmes… Oui car tout le monde veut une Europe protectrice, démocratique et écologique. Nous n’arrivons pas franchement à différencier une liste d’une autre. La République en Marche comme Europe Ecologie les Verts veut une banque européenne pour le climat. Emmanuel Macron veut revoir les accords de Schengen comme Nicolas Sarkozy en 2012 et à peu de chose près le candidat des Républicains François Xavier Bellamy. Enfin les français méconnaissent le fonctionnement du parlement européen et ils se souviennent de la crise migratoire ou du Brexit mais pas des apports positifs de l’Europe. C’est pourquoi il y aura une abstention sans doute plus forte qu’en 2014. Les sondeurs tablent sur 60% d’abstention. 3 points de plus qu’en 2014. Car n’oublions pas qu’indécision peut rimer avec abstention pour donner à ceux qui restent à la maison le titre de plus grand parti de France.