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Emmanuel Macron, un an de réformes, mais pour quoi faire ?

Depuis un an, on parle des réformes et du rythme imposé par Emmanuel Macron, mais on ne s'interroge que très rarement sur leur utilité.

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C’est peut-être la question la plus complexe autour de Macron. Si vous lisez toutes les interviews qu’il a données ces derniers temps pour défendre son bilan, il nous parle à chaque fois de sa vision du pouvoir, son rapport à son propre pouvoir.

Mais à quel moment nous parle-t-il de ce qu’il veut faire de la France et de quel horizon il propose aux Français ?

Jamais ça n’est défini. La fameuse interview face à Jean-Pierre Pernault était censée répondre à ça. Les conseillers nous disaient que c’était pour donner du sens, mais on ne sait toujours pas comment il voit la vie des Français dans 20 ou 30 ans. C’est peut-être aussi, tout simplement, parce que sa propre conception ne relève pas de ça.

Il n’y a pas de choix véritable dans la conception qu’il a de l’organisation de l’État et des réformes. Sa plus grande phrase, sa phrase préférée, qu’il adore dire en anglais dans des interviews à des magazines américains, c’est ‘There is no other choice’, ‘Il n’y a pas d’alternative’.

La façon dont il présente ses réformes va dans ce sens, en disant que, de toute façon, elles sont obligatoires. C’est pour ça qu’il ne les explique pas. Il ne nous dit pas vers quoi on va aller à la SNCF, il ne nous explique pas en quoi ce sera véritablement meilleur.

Souvenez-vous de cette interview avec Jean-Pierre Pernault, combien de fois a-t-il répété ces mots ‘Le monde change’, ‘Le monde accélère’, ‘Le monde bouge’ ?

C’est ça sa vision du monde. Ça bouge autour et on n’a pas le choix, il faut s’adapter, et la France sera en retard si elle ne s’adapte pas. Ça justifie tout et ça justifie les réformes qu’il est censé prendre.

De telle sorte que c’est ça qui donne cette impression d’autoritarisme dans les réformes, le fait qu’elles sont obligatoires parce qu’il y aurait une sorte d’entité au-dessus qui s’appelle l’économie et implique qu’il faut accepter cela . Il n’a même pas besoin d’expliquer le pourquoi, il explique juste le comment.

On sent bien une vision profondément néo-libérale du monde, dans le sens où, véritablement, ça repose sur des individus et le rôle de l’État est d’articuler l’action entre les individus, à travers des entités totalement neutres, le droit et le marché. C’est la vision anglo-saxonne du monde, sauf que la France, ce n’est pas exactement ça.

Ce qu’il a gardé de la France, ce n’est pas la République, qui contredit le néo-libéralisme, c’est le côté monarchique.

Écoutez la chronique de Natacha Polony dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Philippe Verdier et Billie

 

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