Quelle forme prendrait cette légalisation du cannabis à travers un service d’état ? Celle d’un monopole national de production, l’état vendrait les graines de plants de cannabis à des agriculteurs, et celle d’un monopole national de distribution. 30 000 emplois créés. 1 milliard 300 millions de recettes pour l’état via les taxes et les cotisations sociales. Quel serait l’ambition de ce service public ? Mettre à mal un marché noir ou stimuler une industrie très lucrative ? Les deux ! Il y a une ambigüité ! On ne parle pas d’une substance anodine. On parle d’une drogue. L’état deviendrait donc dealer. Moralement c’est très dérangeant !
Quels sont les arguments des pro-légalisation du cannabis ?
1. La répression ne marche pas. 2. On pourrait contrôler la qualité de la drogue car celle qui est vendue sous le manteau n’est pas terrible. Et 3. L’argent servira à faire de la prévention auprès des jeunes. Alors c’est vrai que la France est le pays où la consommation est la plus élevée en Europe. Mais que se passe t’il quand on regarde les pays où le cannabis a été légalisé et contrôlé ? Le marché noir ne baisse pas pour deux raisons : exemple au Colorado : le prix du cannabis vendu via le service public est plus cher que celui qu’on peut s’arranger pour trouver au coin de la rue. Et il est prouvé que le cannabis qui se vend sous le manteau est de plus en plus fort, de plus en plus dangereux. On imagine mal l’état proposer des molécules encore plus planantes. Le service d’état est une fausse bonne idée. Il n’endiguera pas les trafics.
Sur le plan de la santé publique, un service d’état ne permettrait il pas de mettre l’accent sur la prévention ? Surtout auprès des jeunes ?
C’est tout le contraire ! Les jeunes ont besoin d’interdit et de limite. Le cannabis est une drogue dont certaines molécules sont intéressantes à but thérapeutique mais d’autres provoquent des ravages dans le cerveau et même entraîne des stérilités. A 17 ans un jeune sur deux a déjà testé le cannabis. Un sur douze est un consommateur dépendant ou souffrant. C’est terrible ! On passe un peu trop sous silence les conséquences du cannabis au volant ou dans l’ensauvagement de notre société avec la multiplication des cas de schizophrénie. Nous sommes beaucoup trop complaisants avec l’usage de cette drogue. La légalisation rime avec abandon d’une véritable politique de santé publique.