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Aura-t-on une femme au perchoir de l'Assemblée Nationale ?

L’Assemblée nationale va-t-elle pour la première fois être présidée par une femme ? Ce n'est pas encore fait. Le favori est un homme, Richard Ferrand, actuel patron du groupe des députés La République en Marche à l’Assemblée. Il est officieusement mais clairement le candidat d’Emmanuel Macron. Ce qui aide beaucoup, il faut le reconnaître. Pourtant, il y […]

L’Assemblée nationale va-t-elle pour la première fois être présidée par une femme ? Ce n'est pas encore fait. Le favori est un homme, Richard Ferrand, actuel patron du groupe des députés La République en Marche à l’Assemblée. Il est officieusement mais clairement le candidat d’Emmanuel Macron. Ce qui aide beaucoup, il faut le reconnaître. Pourtant, il y a eu jusqu’à 3 candidates contre lui cette semaine, se souvenant que l’an dernier déjà, Emmanuel Macron avait cherché une femme pour le perchoir. Mais il avait cherché en vain. Les nouvelles députées n’avaient pas assez d’expérience pour ce poste, où il en faut quand même pas mal.

Et un homme, député sortant, ancien président de groupe, ancien vice président de l’assemblée, François de Rugy avait donc été désigné. Mais un an après, l’expérience, elle a été acquise. Et les femmes se disent, c’est notre tour ! L’actuelle présidente de la commission des lois, Yaël Braun-Pivet, qui a bataillé sur la loi de modernisation de la vie politique… Elle se dit j’y vais ! Cendrine Motin, vice présidente de l’assemblée pendant quelques mois, quand il fallait essuyer les plâtres… Elle se dit j’y vais ! Barbara Pompili, profil comparable à celui de son camarade venu des verts, François de Rugy… Elle se dit j’y vais! Mais ce n’est pas si simple. Il ne suffit pas d’être une femme. Même si ça compte… Il faut aussi y mettre les formes.

Les deux premières, nouvelles députées typiquement “En Marche”, élues pour la première fois en 2017, se sont très clairement présentées contre Richard Ferrand, leur actuel président de groupe, déjà élu en 2012 et supposé tendance “vieille politique” mais macroniste de la première heure (il était rapporteur de la loi Macron en 2015). C’est maladroit de leur part. Mal leur en a pris. Surtout à Yael Braun Pivet. Sa prestation, très raide, lors de la commission d’enquête sur l’affaire Benalla n’a pas convaincu. Les travaux des députés sont apparus très “vieille politique” par rapport à ceux du Sénat. Ce qui n’a pas arrangé les affaires de l’Elysée sur le dossier Benalla.

Yael Braun-Pivet a retiré sa candidature en disant qu’elle voterait Ferrand. Ça s’appelle manger son chapeau. Reste Cendrine Motin. Elle y croit, mais quelques mois d’expérience, c’est un peu court… Il reste aussi Barbara Pompili. En Marche, mais venu du mouvement écologiste...Elle, elle a de l’expérience, ancienne assistante parlementaire chez les verts, députée, coprésidente du groupe verts, ancienne secrétaire d’État dans le gouvernement Valls, actuelle présidente de la commission du développement durable. Un beau palmarès. Presque trop. C’est une femme. Certes. Mais si le groupe “En Marche” la désignait, contre le candidat officieux de l’Elysée, ce serait aussitôt considéré comme une rébellion des députés de la majorité.

Est-ce vraiment le moment ? Après une rentrée assez difficile pour Emmanuel Macron, maintenant que cela pourrait s’apaiser, les députés vont-ils débuter leurs travaux par une telle incartade? En donnant le sentiment que la majorité est prête à se diviser? C’est peu probable. A tout prendre, pour le chef de l’État, les critiques sur une occasion manquée de féminiser le perchoir pèsent moins lourd qu’un couac au sein de la majorité. Et le fait que Richard Ferrand traîne une affaire immobilière pour laquelle il peut être mis en examen ? Elle avait déjà été classée sans suite avant d’être relancée par Anticor. Richard Ferrand avait quitté le gouvernement pour la présidence du groupe. Visiblement, cette affaire n’émeut pas vraiment dans la majorité.

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