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Après le référendum catalan, une question se pose : qu'est-ce que la démocratie ?

Au lendemain du référendum d'autodétermination catalan, Henri Guaino se demande ce qu'est réellement la démocratie.

Relégué un peu au second plan de l'actualité hier, après les événements dramatiques de Marseille, ce qu'il s'est passé en Catalogne devrait tous nous conduire à réfléchir sur les principes qui nous gouvernent et par lesquels nous justifions nos actes. Car s'il y a bien un principe dont nous usons et abusons pour légitimer nos institutions, nos lois et nos politiques, c'est celui de la démocratie, que toutes les parties prenantes dans l'affaire catalane se disputent aujourd'hui.

Le gouvernement catalan prétend agir au nom de la démocratie et le gouvernement espagnol aussi. Comment peut-on opposer la démocratie au droit d'un peuple de décider de son avenir, me direz vous ? Pas si simple qu'il n'y paraît. D'abord sur la forme, aucune garantie pour ce référendum, certains ont voté 4 fois, les règles ont changé le matin même et il n'y a eu aucune discussion sur le corps électoral. Finalement, ce fut un scrutin de république bananière avec 90% de oui sans que l'on sache vraiment qui sont ces fameux 90%, ni que l'on puisse vérifier quoi que ce soit. Sur le fond ensuite, la question est de savoir ce qu'est la démocratie, de savoir ce que la loi de la majorité - qui s'exprime librement, dans la liberté d'expression, le multipartisme et la liberté de conscience - peu trancher comme question, car la règle démocratique a besoin d'un consentement qui s'enracine dans des valeurs morales, culturelles et de civilisation pour lui donner une légitimité.

On ne voit pas très bien comment la démocratie, telle que nous la concevons en Occident, pourrait résoudre le problème de facto le problème de l'Irak, du Liban, de la Syrie, du Bahreïn... Observons qu'à force d'abuser du mot "démocratie", il a fini par devenir synonyme du "bien" : ce qui est démocratique est bien, ce qui ne l'est pas est mal, sauf qu'une majorité, même démocratiquement élue, n'a pas tous les droits et n'a pas forcément raison. Les démocraties ne sont pas innocentées de toutes les fautes qu'elles peuvent commettre, du seul fait qu'elles sont des démocraties. Qui plus est dans le cas qui nous concerne : il ne s'agit ni d'une colonie qui veut se libérer du joug de ses colonisateurs, ni d'un peuple en lutte pour se libérer d'une dictature, car l'Espagne, selon toutes les apparences et toutes les évidences, est bel et bien une démocratie.

>> L'intégralité de la chronique est disponible en podcast

 

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