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Réforme des retraites : sera-t-elle sacrifiée ?

Pour Bruno Chrétien, président du Think Tank IPS, sur l'antenne de Sud Radio, suspendre la réforme des retraites serait complexe.

Réforme des retraites
Élisabeth Borne a évoqué une suspension de sa réforme des retraites. (Alain Jocard - AFP/Archives)

Un retour en arrière sur la réforme des retraites est-il possible ? Élisabeth Borne a estimé que la voie était ouverte pour éventuellement revenir sur cette réforme. Sébastien Lecornu a également estimé que le débat pouvait être rouvert à ce sujet.

Réforme des retraites : "Un problème de financement"

Dans le contexte de crise gouvernementale, cette réforme peut-elle vraiment être suspendue, revue ou abrogée ? "On peut toujours tout faire, mais est-ce possible économiquement et est-ce souhaitable, réagit Bruno Chrétien, président du Think Tank IPS (Institut de la Protection Sociale), au micro de Patrick Roger, sur l’antenne de Sud Radio. Quand j’ai vu les débats sur la suspension de la réforme, surtout portés, par la Premier ministre qui l’avait faite difficilement adopter, j’ai trouvé cela consternant."

L’idée qui court est de suspendre cette réforme des retraites. "Très concrètement, on s’arrêterait à 63 ans l’année prochaine, au lieu d’une montée en charge progressive organisée entre 62 et 64 ans. Cela coûterait de 500 à 600 millions d’euros en 2026, 3 milliards en 2027-2028 et 6 milliards manquants en 2035. La Cour des comptes avait fait valoir qu’il manquerait quand même 15 milliards supplémentaires en 2035. Si l’on devait suspendre, nous aurions un problème de financement. Ce serait un signal catastrophique à l’égard des marchés. Ce n’est guère sérieux et guère rassurant pour les retraités."

"Un gros paquebot, comme le Titanic"

Les personnes proches de la retraite ont-elles accepté cette réforme et l’idée de devoir travailler un peu plus ? "De toutes façons, par nature, le Français est râleur, rappelle Bruno Chrétien, président du Think Tank IPS au micro de Sud Radio. Ils ont intégré le fait qu’il y a une augmentation. Il y a ceux qui disent qu’ils vont partir plus tard, mais avec la garantie de droits plus importants. Si l’on baisse l’âge de départ, ce sont des charges supplémentaires, c’est une baisse des pensions. Pourquoi pas, mais il faut le dire clairement : si l’on part plus tôt, nous aurons des retraites plus faibles."

Existerait-il une autre solution, tel un système de retraite par points ? "On pourrait mettre un peu de capitalisation, mais cela ne règlerait rien immédiatement. La retraite est un gros paquebot, un peu comme le Titanic. Il faut changer suffisamment tôt pour que cela ne tape pas. La difficulté est simple : il n’y a pas assez de travail en France. On ne produit pas assez de richesse. Les plus jeunes travaillent moins qu’ailleurs en Europe et les plus âgés ne travaillent pas à la même hauteur qu’à l’étranger. Tant qu’on ne règlera pas cela, nous aurons toujours ce débat infernal sur la retraite."

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