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Malgré le Dieselgate, les nouvelles normes anti-pollution patinent

Les pays qui ont encore des constructeurs automobiles à défendre freinent des quatre fers contre les nouvelles normes anti-pollution. Les constructeurs, de leur côté, ne sont pas prêts.

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La lutte contre la pollution automobile est devenue une priorité des autorités, tant aux Etats-Unis, où le scandale du Dieselgate a été révélé, qu’en Europe. Et pourtant, à Bruxelles, les négociations sur les nouvelles normes anti-pollution patinent.

C’est surprenant quand on sait que cela fait plus d’un an maintenant que le scandale du Dieselgate a été révélé. Plusieurs constructeurs, dont Renault et Fiat Chrysler, sont eux aussi désormais dans la tourmente, sans parler des autres marques du groupe Volkswagen.

C’est surprenant aussi au moment où les mesures d’interdiction de circulation des voitures diesel les plus polluantes deviennent une réalité dans les grandes villes, et pas seulement à Paris. Plusieurs villes en Europe ont pris des mesures identiques voire plus sévères, c’est le cas à Milan.

C'est surprenant, donc, de constater qu’il n’y a pas de consensus à Bruxelles sur la légitimité des futures normes anti-pollution. Les constructeurs tentent encore de convaincre les autorités européennes de ne pas être trop sévères. Le problème, c’est que les Etats membres, surtout ceux qui ont encore des constructeurs nationaux à défendre, font de l’antijeu.

Un véhicule neuf doit évidemment être homologué pour être autorisé à circuler. Qui dit homologation dit contrôles et tests antipollution. Le problème, c’est qu’aujourd’hui, il suffit de faire passer les tests dans un pays membre de l’Union pour que la voiture soit automatiquement homologuée partout en Europe. Pire encore : si un véhicule testé en conditions réelles dans un autre pays se révèle polluer beaucoup plus que la norme, impossible d’ordonner son rappel. Seul le pays dans lequel le test d’homologation a été effectué peut le décider. A Bruxelles, on voudrait que cela cesse et que chaque Etat membre puisse ordonner des rappels dans son coin, mais, évidemment, cela ne plait pas à tout le monde.

La commission aimerait également que les tests d’homologation recherchent activement les dispositifs qui désactivent les mécanismes d’antipollution, dispositifs justement mis en cause dans l’affaire du Dieselgate. Seulement voila, cela fait tousser certains constructeurs qui affirment que ces boîtiers servent en fait à empêcher le risque de casse moteur. On le voit, malgré le Dieselgate, malgré les épisodes à répétition de pollution dans nos villes, malgré les études unanimes qui incriminent le diesel, c’est encore trop tôt pour le dépolluer ou l’éradiquer totalement. Les constructeurs ne sont tout simplement pas prêts.

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