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Le gouvernement annonce une baisse significative des APL et risque de créer des inégalités

Le gouvernement vient d'annoncer la première économie budgétaire qui touchera directement des millions de français, celles concernant les aides personnalisées au logement, les APL, qui vont être réduites de 5 euros par mois dès la rentrée.

Le gouvernement annonce une baisse significative des APL

Au lendemain de l'annonce gouvernemental concernant les réductions mensuelles des APL, ce qui choque, c’est d'abord la manière dont cette baisse a été annoncée, c'est-à-dire sournoisement, pendant le week-end et durant les vacances, en espérant sans doute que cela passerait plus inaperçu.

Deuxième chose qui a pu choquer outre-mesure - et d'ailleurs peu de commentateurs l’ont remarqué jusqu’ici - c'est l’ampleur de cette baisse. En effet, lorsque que l’on annonce la hausse ou la baisse d’un tarif, ou, dans le cas présent d’une prestation sociale, on le fait généralement en pourcentage (+ 0,4 %, -2 %, parfois + 25 % ect...), comme cela fut le cas pour l’allocation de rentrée scolaire en mai 2012, dans al foulée de l’élection de François Hollande.

Un risque d'inégalité

Mécaniquement, ou plutôt, mathématiquement, quand on modifie une donnée chiffrée en appliquant un pourcentage, la hausse ou la baisse décidée s'avère identique pour tous, quel que soit le chiffre de départ. Cela parait donc juste et équitable. Mais dans le cas présent, en annonçant une baisse de 5 euros pour ceux qui reçoivent des APL, à savoir, 2,6 millions de foyers français, dont 800 000 étudiants, on crée en réalité une inégalité criante.

De là à annoncer que tout était calculé ? C'est difficile à dire mais ce qui est sûr, c'est qu'une telle annonce est inédite et, plus grave encore, c’est arbitraire, car il s'agit d'un chiffre lancé en l’air dans une réunion de cabinet, qui est resté inchangé par la suite sans que personne n’en perçoive le caractère incongru. En effet, les APL ne sont pas les mêmes pour tous. Certains ont droit de toucher le maximum car leurs revenus sont très faibles. Par exemple, près de 293 euros en Île-de-France pour une personne seule et 457 euros pour un couple avec deux enfants. 5 euros en moins sur 457 euros, ça compte, mais cela pèse à peine plus de 1 %. 

En revanche, certains, ne touchent parfois que quelques dizaines d’euros d’APL, alors qu’ils n’en ont souvent pas moins besoin que les autres. Pourquoi  ? À cause de l’effet de palier du système social français. Ainsi, à partir d’un certain niveau de revenus, même faibles, ce qui est quasi gratuit, comme par exemple la cantine scolaire (calculée en fonction du quotient familial) devient payant. Et c'est valable pour tout. Plus les revenus grimpent, plus les aides baissent voire disparaissent. Cela parait logique mais en réalité, le reste à vivre de ces foyers, souvent avec enfants, au sein desquels il y a 1, parfois 2 salaires mais au SMIC, n’est pas plus élevé que les autres. Or, quand vous enlevez 5 euros à un foyer qui reçoit 100 euros d’aide, vous amputez cette aide de 5 %,  et dans ce cas de figure ça devient violent et inéquitable.

Le plus embêtant dans cette histoire, c'est qu'au prétexte de faire une toute petite économie - on parle de moins de 100 millions sur les 3 derniers mois de l’année et 400 millions sur une année pleine - cette mesure cible uniquement les Français les plus modestes. Rappelons juste que la transformation de l’ISF en IFI va coûter 2 milliards d’euros l’an prochain au budget de l’État. Quant au plafonnement des prélèvements sur les revenus de l’épargne à hauteur de 30 %, ce sera 2 milliards de plus. Du pain béni pour ceux qui affirment qu’Emmanuel Macron est le président des riches.

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