Le secteur de l’aide à domicile traverse-t-il une crise de recrutement sans précédents ?
Accueillir des candidats sans qualifications
"Cela a toujours été compliqué de recruter dans notre secteur, mais ça l’est particulièrement maintenant, confie Dafna Mouchenick, directrice d’un service d’aide à domicile, à l’initiative du collectif de l’aide à domicile. Avant, on arrivait tant bien que mal à bricoler, à s’arranger avec les auxiliaires en place pour qu’elles acceptent de prendre davantage de personnes."
"Maintenant, nous n’avons plus de solutions, on n’arrive pas à recruter les bons candidats, à accompagner les personnes ayant besoin d’aide. Les proches s’épuisent et les gens partent à l’hôpital alors qu’ils auraient pu rester à la maison. Quand on connaît la crise que vit l’hôpital, si le domicile lâche… Les auxiliaires de vie ont des salaires qui tournent autour du Smic alors qu'ils font un métier majeur pour la nation, estime-t-elle. C’est un métier fantastique, fait d’aventures humaines. Nous sommes prêts à accueillir des gens qui n’ont pas les qualifications et à les former tout au long de leur carrière dans le médico-social et le soin des autres."
📣 Aide à domicile: le secteur confronté à une pénurie de personnel
🗣@Dafna_Mouchenik: "On n’a plus de solutions. On ne trouve pas les bons candidats alors on devient défaillant, on n’arrive plus à accompagner les personnes qui ont besoin d’aide"
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— Sud Radio (@SudRadio) September 8, 2022
Aide à domicile : un temps de travail trop fractionné
Les professionnels quittent ces métiers, ou ne sont pas attirés par ce secteur. "D’abord, on en parle souvent très mal, sous l'angle de ses difficultés. La touche d’optimisme que je veux apporter est qu’en réalité, si on améliore les conditions d’intervention des auxiliaires et professionnels à domicile, cela améliore les conditions de prise en charge des gens. Le temps de travail est fractionné. Si l’on pouvait passer plus de temps auprès des gens, avoir le temps de bien faire, les professionnels s’épuiseraient moins. Au lieu de s’occuper de six ou sept personnes dans leur journée, il n’y en aurait plus que trois. Il n’y aurait plus de coupure. Ce sont des conditions de travail qui font que les gens seraient attirés."
D’où viennent les financements du secteur de l'aide à domicile ? "En réalité, si on est dans la prévention, si on arrive à garder les gens en bonne santé et à garder leur autonomie, on va faire des économies incroyables sur la santé et la prise en charge des gens, estime Dafna Mouchenick, directrice d’un service d’aide à domicile. Mais les services de prise en charge des gens sont insuffisamment financés."
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