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Dès janvier 2018, les Français pourront retirer de l'argent directement chez des commerçants

À compter de janvier prochain, vous pourrez retirer de l'argent directement chez les commerçants, en vertu d'une nouvelle directive européenne. Précisions de Jean-Baptiste Giraud.

Vous n’avez jamais de monnaie sur vous pour prendre un café à la machine à café, jamais de billets non plus pour donner de l’argent de poche à vos enfants ? Rassurez-vous, tout cela devrait changer dès janvier prochain.

En effet, une directive européenne, que l'on avait un peu perdu de vue et dont la mission est de faire évoluer les services de paiement en Europe, entrera en vigueur le 13 janvier 2018. La principale conséquence visible et concrète pour les consommateurs français, c’est qu’ils pourront désormais retirer de l'argent liquide chez les commerçants avec leur carte bleue, tout en faisant leurs courses. Même un buraliste pourra vous dépanner de quelques dizaines d’euros en liquide.

Sera-t-on obligé d’acheter quelque chose ? En théorie non, même si les commerçants ne seront pas rémunérés par les banques, ni non plus par vous d’ailleurs. Si vous retirez par exemple 50 euros, il vous sera pris 50 euros de votre compte sans commission à la clef. Je donne cet exemple de 50 euros car il s'agit d'un compte rond et d'un billet de banque mais c'ets également une somme qui n'est pas très loin du plafond de ce service appelé cashback dans d‘autres pays où il est en vigueur depuis des lustres, notamment aux États Unis ou encore chez nos voisins allemands. En France, le plafond devrait être de 60 euros lors de sa mise en service.

Qu’en pensent les banques ? Figurez-vous qu’elles ne sont pas très emballées, car cela voudrait dire que vous, moi et ceux qui nous écoutent passeront moins souvent au distributeur de billets. Or le problème, c’est qu’un DAB (distributeur de billets) coûte des sous à acheter et à entretenir. Les banques vont donc peut-être être tentées ou contraintes d’en fermer encore plus. Le mouvement a du reste déjà commencé, vous l’avez sûrement remarqué...

A contrario, les commerçants sont ravis pour deux raisons : c’est d’abord un chouette service à rendre au consommateur. D'autre part, ces derniers espèrent qu’en leur demandant de l’argent liquide, vous en profiterez pour leur acheter quelque chose, dont vous n'avez pas forcément besoin ou envie, juste pour remercier, ou par politesse. Mais si le cashback fonctionne, cela aurait un autre intérêt bine plus lucratif pour les commerçants, car cela va engendrer moins de passages à la banque pour déposer des espèces. En effet, pour un commerce comme un glacier par exemple, une caisse de liquide, à la fin de la journée, peut atteindre 1 200 voire 1 500 euros dans certains endroits. Au bout de 2/3 jours, la somme devient donc rondelette et il faut aller la déposer à la banque, ou bien faire appel à une société spécialisée pour que celle-ci vienne la retirer afin de placer le cash à la banque. Tandis que si le commerçant dépanne beaucoup de clients en liquide, il aura de facto une caisse moins conséquente en fin de journée et cela réduira ses déplacement pour aller déposer l'argent à la banque.

Autre crainte des banques : que cet accès facilité aux espèces brise l’élan du paiement sans contact dont le plafond a été étendu à 30 euros car, pour le coup, même sur ces petites sommes, les banques prennent une petite commission, ce qui génère des centaines de millions d’euros de revenus à l’échelle du pays, pour toutes les banques.

>> L'intégralité de la chronique est disponible en podcast

 

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