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Cadeau d’au revoir : un décret publié le 10 mai pourrait coûter 4,4 milliards aux collectivités

Un décret récemment publié impose aux collectivités et notamment aux mairies d’engager de grands travaux de réduction de consommation d’énergie. Facture salée et délai surréaliste sont au programme.

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De quoi s’agit-il ? Tout simplement d’un décret sibyllin qui impose aux collectivités et en particulier aux mairies de procéder à des travaux de réduction de leur consommation énergétique de 25% d’ici à 2020. 2020 c’est demain, donc laisser aussi peu de temps pour procéder parfois à de très gros chantiers avec des appels d’offres était déjà assez audacieux. Mais le décret est encore plus sournois ou même surréaliste, puisqu’il oblige aussi les collectivités à transmettre à l’administration – en l’occurrence au ministère de l’Environnement avec un certain Nicolas Hulot aux affaires – un plan d’action destiné à expliquer quels types de travaux ces collectivités comptent entreprendre, et dans quels délais. Et là vous allez rire, mais il faut envoyer ce plan d’action au ministère avant le 1er juillet… Pour le coup, le 1er c’est dans une semaine ! Autant dire que c’est la panique intégrale. L’Association des maires de France a déjà dit que c’était totalement impossible de respecter ce délai irrationnel mais aussi de demander aux 36 000 communes de France de procéder à de tels travaux en si peu de temps.

De quoi parle-t-on ? De procédés d’isolation d’un gymnase public pour éviter d’utiliser trop de chauffage en hiver, de l’installation de doubles ou de triples vitrages dans les écoles qui dépendent des communes, ou encore de remplacements de chaudières, d’isolations de toitures, etc. Bref, de gros travaux, et tout ça, ça coûte beaucoup d’argent.

11 milliards d'euros économisés sur dix ans ?

Peu de gens le savent, mais c’est une étude très sérieuse qui a été réalisée pour obtenir ce chiffre. Cette étude a été réalisée par le Comité d’évaluation des normes. C’est un machin qui a été créé voici quelques temps, qui sert le législateur car celui-ci est désormais obligé lorsqu’il vote une loi de l’accompagner d’une étude d’impact, et notamment économique. L’étude estime donc à 4,4 milliards d’euros le montant des travaux à réaliser, mais elle estime aussi le montant des économies d’énergie que ces travaux permettraient de faire. À la louche, considérez que ça concerne quelques tranches de centrale nucléaire en moins en hiver. Mais surtout, cela représenterait près de 11 milliards d’euros de consommation énergétique économisés sur dix ans !

Dans les faits, ce décret est un peu une tempête dans un verre d’eau car il ne prévoit pas de sanction pour les collectivités qui ne donnent pas leur plan d’action à temps. Mais même pour les collectivités qui ne feraient pas les travaux, ce décret est plus un guide, une direction donnée par l’État.

À noter que le décret concerne également le secret privé. Pour les entreprises dont les locaux font plus de 2000m² (on ne parle évidemment pas des hangars ou des entrepôts, mais des bureaux commerciaux et des locaux), l’étude d’impact évoque le chiffre de 3,5 milliards d’euros à investir pour atteindre ces fameux 25% d’économies d’énergie.

Réécoutez ici l’édito éco de Jean-Baptiste Giraud dans le Grand Matin Sud Radio

 

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