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Marcel Bluwal : "On ne gagne pas avec de grandes idées"

Par La Rédaction

Selon le réalisateur et scénariste Marcel Bluwal, malgré ce qu’on pourrait croire, les idées de Machiavel sont très présentes dans la vie politique d’aujourd’hui. Marcel Bluwal était l’invité d’André Bercoff dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

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"Vous aurez l’impression que ça a été écrit la semaine dernière"

Pour Marcel Bluwal, qui vient de mettre en scène "Dialogue aux enfers Machiavel-Montesquieu" de Maurice Joly (joué actuellement au Théâtre de Poche Montparnasse à Paris), cette pièce est un pamphlet sous une forme littéraire classique mais qui reste très d’actualité aujourd’hui. "C’est un échange guidé entre deux morts. Il a été écrit au 19e siècle, mais vous avez l’impression que ça a été écrit la semaine dernière", a-t-il confié à André Bercoff.

"Il est clair que Montesquieu a moins d’argumentaire et, dans la pièce, il est beaucoup moins séduisant que Machiavel. J’ai respecté ça au lieu de rééquilibrer les arguments pour ou contre la démocratie. Je voulais que les gens se sentent agressés par ce que Machiavel disait, il fallait donc que Montesquieu soit perdant. Et les gens sont perdants, ils se disent, à la sortie, non pas quelle bonne soirée j’ai passée mais qu’est-ce qui m’arrive à moi par rapport à ce que dit Machiavel ?", explique Marcel Bluwal.

Les idées de Machiavel restent très d'actualité aujourd'hui

Au cours de cet entretien avec André Bercoff, Marcel Bluwal a commenté plusieurs citations tirées de cette pièce. Machiavel y dit notamment : "À quoi servirait la politique si on ne pouvait pas gagner par des voix obliques ?". Cette phrase plaît beaucoup à Marcel Bluwal pour qui "on ne gagne pas avec de grandes idées. Il se trouve qu’il y a une révolution qui a réussi, c’est la Révolution française, au profit de la bourgeoisie comme chacun sait. Mais la réalité politique, c’est que le machiavélisme est toujours à l’affût, la pièce le traduit", poursuit-il.

Dans la pièce, Machiavel dit aussi : "Il s’agit désormais de moins violenter les hommes que de les désarmer, il faut arriver à les désintéresser de la politique". Et là aussi, Marcel Bluwal attire notre attention sur les parallèles avec les réalités d’aujourd’hui. "L’abandon des idéologies au profit de l’individualisme, c’est ce qui caractérise notre époque et notre gouvernement d’ailleurs. Il s’agit de dire la gauche et la droite n’existent plus ; et ça, Machiavel a été le premier au monde à le dire", a-t-il expliqué à André Bercoff.

Quant à la phrase "Nous allons tâcher de faire en sorte que le peuple l’accepte, l’intègre et l’intériorise. La dictature va devenir une demande du peuple", Marcel Bluwal estime que c’est une réalité dans le monde d’aujourd’hui, une réalité que le marché et la consommation ont préparée.

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !

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