Gilbert Montagné a réussi à faire de sa déficience visuelle une force motrice pour réaliser son rêve : devenir un artiste et se servir de sa notoriété pour faire avancer la cause du handicap dans le pays. Un très beau parcours que retrace la réalisatrice Anne Dorr, dans un documentaire intitulé “Gilbert Montagné, le Visionnaire”, diffusé ce lundi soir sur France 3 Île-de-France et accessible en replay sur France 5.
Pour permettre aux handicapés visuels de gagner en autonomie, le chanteur a notamment fait de l’audiodescription sur les principales chaînes françaises son combat. Gilbert Montagné est également à l’origine de la touche sonore qui équipe les distributeurs de billets, mais aussi des arrêts de bus sonores. En 2007, l’artiste a pris part à une mission parlementaire sur le handicap visuel, handicap pour lequel il continue de se battre en interpellant les instances politiques. « J’ai eu l’honneur de répondre à Xavier Bertrand, qui me demandait d’établir un rapport sur le handicap visuel. Lors de ce rapport, j’ai pu interviewer tous les présidents de chaîne et leur demander ce qu’ils faisaient pour l’audiodescription. Comme je savais qu’ils ne faisaient rien, c’était tranquille », plaisante-t-il au sujet de son action, qui a tout de même permis que les plus grandes chaînes françaises rendent disponible l’audiodescription de leurs programmes, dès lors que ceux-ci dépassent 2% d’audience. « L’important étant que lorsque l’on ne sait pas, ce n’est pas de notre faute, après il faut le faire et ils l’ont fait », souligne Gilbert Montagné.
Fort de ce succès, l’artiste ne s’est pas arrêté là puisqu’il a demandé l’application ce même principe dans les salles de cinéma. « Je suis allé parler aux exploitants de salle de cinéma, leur expliquer que cela ne coûtait pas cher d’équiper leurs salles pour que l'audiodescription soit disponible. Aujourd’hui, tout le groupe UGC, et ils ne sont pas les seuls, propose un casque Wi-Fi aux caisses des cinémas, permettant d’écouter le film en audio description », se félicite Gilbert Montagné, qui continue son combat.
« Il ne sert à rien de faire du handicap une cause nationale, si c’est cela que l’on fait »
Un combat loin d’être terminé, comme il l’explique au micro de Sud Radio, furieux contre l’article 18 de la loi ELAN. « Au départ, 100% des appartements devaient être adaptés pour que les handicapés puissent fonctionner au même titre que les autres. Les parlementaires se sont réunis, votant le fait qu’il n’y aurait que 10% des appartements adaptés pour les personnes handicapées. Ça, ce n’est pas possible. » « J’ai pris des renseignements au niveau du Sénat, continue Gilbert Montagné, ils en seraient maintenant à 30%. Cela ne va pas du tout, dans le sens où le minimum est de 50%, et encore. Il ne sert à rien de faire du handicap une cause nationale, si c’est cela que l’on fait », conclut-il.