L’ancien Inspecteur des finances, Jean-Paul Cluzel qui a aussi exercé les fonctions de directeur de l'Opéra de Paris (1992-1995), de président de RFI 1995-2004), de président de Radio France (2004 -2009) avant d’être président du Grand Palais est aujourd’hui au cœur d’une affaire portant sur 410 000 euros de frais de transport en cinq ans pendant son mandat qui s’est achevé en 2016.
Selon le Canard enchaîné, Jean-Paul Cluzel dépensait 6833 euros par mois en location de limousines et en frais de taxi. Et plus encore au cours de l’année 2014, année pendant laquelle le montant mensuel était de 8000 euros. Contacté par l’hebdomadaire satirique, Jean-Paul Cluzel a affirmé qu'une partie des frais pointés par la Cour des Comptes ont été consacrés aux déplacements de certains invités du Grand Palais, ce qui ramènerait donc la facture de ses frais personnels à 362.000 euros.
Depuis le bouclage, Jean-Paul Cluzel qui est aujourd’hui à la tête du conseil d'administration de l'Institut pour le Financement du Cinéma et des Industries Culturelles (IFCIC) s’est expliqué auprès de l'Agence France presse ce mardi 17 septembre : " Le Canard me reproche d'avoir eu pour les besoins du service à RMN-Grand Palais une voiture qu'il qualifie de limousine et un chauffeur. Ainsi que d'avoir engagé des frais de taxis pour un montant extravagant.(...) Je n'ai jamais utilisé ce chauffeur à des fins personnelles", a t-il réagi. Et d’ajouter : « Ce chauffeur servait également pour les membres de la direction, les artistes, collectionneurs et invités, et pour le transport des plis. (…). Quant à la voiture, elle n'est pas une limousine, mais une Peugeot 508. À ceci s'ajoutait un recours ponctuel aux taxis, notamment pour les heures très tardives et pour les invités quand mon chauffeur ne pouvait suffire à lui seul".
L'affaire n'est pas sans rappeler celle de Agnès Saal, l’ex présidente de l'Institut national de l'audiovisuel français (INA). Cette dernière avait été accusée d'avoir dépensé plus de 40 000 euros de taxis en 10 mois dont 6700 euros pour son fils. Lors de son procès en 2016, elle a plaidé coupable et a été condamnée pour "détournement de fonds publics par personne chargée d'une mission de service public". Elle a dû payer 4500 euros et verser 5500 euros à l'association de lutte contre la corruption Anticor, qui s'était porté partie civile.
Depuis, Agnès Saal a été nommée haut fonctionnaire au ministère de la culture.