La série "C'est notre petit secret" est disponible sur "Citizen-V", la plateforme de Pierre Barnérias.
Pédocriminalité : "Je suis persuadé que c'est maintenant au public, à la population de prendre en charge cette thématique"
Comme l'explique Pierre Barnérias, le sujet de la pédocriminalité est capital. "Je suis effrayé, même si je suis content d'entendre tous les retours que j'ai sur les films et même sur cette série, par rapport à la bande-annonce qu'on a diffusée. […] Je suis persuadé que c'est maintenant au public, à la population de prendre en charge cette thématique. Elle est capitale. Il s'agit de nos enfants. C'est une société qui ne prend pas soin de ses enfants. À travers cette série, je vais montrer qu'il y a une corruption évidente, qu'il y a une manipulation, qu'il y a aussi un pourrissement moral de nos élites, de nos décideurs. Les décisions vont tellement à l'encontre du bon sens qu'on est obligés de se poser [la question] de la corruption structurelle."
Pierre Barnérias assume son rôle de lanceur d'alerte. "Nous, journalistes ou réalisateurs, on est là pour mettre un éclairage sur ce qui reste caché, qui reste secret. C'est évident qu'il y a des médecins qui sont fabuleux, qui sont fantastiques. C'est évident qu'il y a des juges pour enfants qui sont extrêmement courageux. Moi, je suis juste là à mon niveau pour dire : 'Attention, là, il y a la part d'ombre. Et qui est dans l'ombre depuis trop, trop longtemps'."
"Le procès du chirurgien Joël Le Scouarnec devrait normalement faire la une de toutes les télés"
Pierre Barnérias déplore le fait que les grands médias parlent trop peu de la pédocriminalité. "Comment expliquer que ce sujet ne soit pas traité par les grands médias, qui ont beaucoup de moyens ? C'est que des petits journalistes ou des réalisateurs indépendants comme moi, comme Laurence Beneux, comme Karl [Zéro], comme comme Pascal Justice, qui font le travail. Alors que c'est de loin l'injustice la plus criante, la plus affligeante et la plus révoltante." Pierre Barnérias a néanmoins une explication. "Comme disait le juge Duran, prendre au sérieux la parole de l'enfant, c'est accepter l'insoutenable. Un enfant qui se fait violer à l'âge de quatre ans, voire même un nourrisson, il n'y a pas pire."
Y a-t-il des procès médiatiques ? "On a un procès qui devrait normalement faire la une de toutes les télés, c'est le procès du chirurgien Joël Le Scouarnec, qui a exercé à l'hôpital de Jonzac et qui se retrouve aujourd'hui avec 349 victimes et 299 parties civiles. C'est un procès qui est juste énorme, tentaculaire. On a découvert qu'il a eu quelques complices au sein de l'hôpital Jonzac. On a un anesthésiste-réanimateur qui a été condamné, qui avait déjà été condamné pour détention de matériels pédopornographiques. Le fameux chirurgien Joël Le Scouarnec avait été condamné en 2005 pour détention de matériels pornographiques. Et c'est en 2017 qu'il a été mis en examen pour viol parce qu'il est allé taquiner à la fois sa voisine de 5 ou 7 ans, et également des membres de sa famille. La moyenne d'âge de toutes ses victimes, c'est 11 ans. Et il faisait ça à l'hôpital, dans son environnement professionnel", a raconté Pierre Barnérias.
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