La protection de l’enfance a-t-elle pris le pas sur l’état de la violence en France ? Oui, pour le psychiatre Maurice Berger, qui, face aux mineurs violents, réclame aujourd’hui une véritable révolution pénale.
"La violence s’est rajeunie"
Pour le psychiatre Maurice Berger, la situation et le traitement des mineurs violents s’est considérablement aggravé en France, ces dernières années. "Il n’y a plus que très peu d’endroits sur le territoire français où on est en sécurité. Cette violence s’est rajeunie. On a maintenant des meurtriers âgés de 13 ans. Et depuis le Code pénal de la justice des mineurs, nous avons une augmentation de l’érosion de la peine. Donc ça va nettement plus mal" explique Maurice Berger sur Sud Radio.
En 2022, 28.000 mineurs de moins de treize ans avaient été déferrés devant les tribunaux, dont 4.000 de moins de 10 ans. "Derrière cela, on a des processus psychiques complexes. Il y a quelque chose de mystérieux dans ce besoin d’éliminer complètement l’autre. Il n’y a pas de culpabilité, pas de remord, et pas d’empathie dans ce mode de relation à autrui. Sauf pour leur propre famille" ajoute Maurice Berger sur Sud Radio.
Mineurs violents : l’érosion pénale
Face à cela, le psychiatre tente de trouver des explications. "Ce que l’on sait, c’est qu’il y a eu des négligences dans la petite enfance, très souvent. On n’a pas éprouvé particulièrement d’empathie lorsqu’ils étaient petits. On sait aussi qu’il y a un fonctionnement clanique, où le code de l’honneur prime sur tout le reste, pour défendre sa famille. Il y a enfin une espèce de toute-puissance qui nécessite de faire disparaître l’autre" lance-t-il encore.
"Actuellement, beaucoup d’homicides ou de tentatives d’homicides sont déqualifiés en coups et blessures sans intention de donner la mort. Beaucoup de jeunes me disent que même s’ils font quelque chose de grave, ils n’iront pas en prison" conclut le psychiatre. Pourtant, le taux d’occupation pour les mineurs, en prison, n’est que de 62% en moyenne. Loin des 140% des majeurs. Pour Maurice Berger, le problème est idéologique.
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