"Les fachos, les antisémites, les racistes, ils sont à droite". Désormais les lignes bougent. La gauche elle-même peut se targuer d’abriter en son sein de nombreux antisémites. Une tradition qui ne date pas d’hier, pour le journaliste Clément Weill-Raynal.
"La gauche dogmatique a toujours nourri une détestation des juifs"
Dans son dernier livre, Clément Weill-Raynal part du présent et remonte le fil de l’histoire de la gauche, jusqu’à Jaurès, Karl Marx. Pourquoi ? Pour démontrer que l’antisémitisme de gauche qui fait fureur aujourd’hui, est finalement une vieille histoire dans ce que certains nomment comme le camp du bien. "Depuis la Libération, la gauche qui est passée maître dans l’art de réécrire l’histoire à son profit, nous dit qu’elle aurait toujours été résistante, et n’aurait jamais été antisémite" explique-t-il sur Sud Radio.
Ce qui a des conséquences. "Quand vous êtes de droite, vous êtes condamné par les tribunaux, on examine vos propos à la loupe. Mais la gauche bénéficie, elle, d’un sauf-conduit. Elle n’est pas raciste. Elle n’est pas antisémite. Or ce n’est pas vrai. Je suis donc parti d’aujourd’hui, j’ai gratté, j’ai regardé les déclarations et les écrits anciens. Et je me suis rendu compte que cette gauche humaniste, du moins une bonne partie, a une tradition antisémite vieille de plusieurs siècles" ajoute Clément Weill-Raynal.
La gauche antisémite, une tradition
Mais alors, qu’est-ce qui différencie l’antisémitisme de droite, de celui de gauche ? "L’antisémitisme de droite a souvent été d’ordre religieux, d’inspiration chrétienne. Les juifs étaient le peuple déicide. Ils avaient refusé la divinité de Jésus, et l’avaient crucifié. Pour le marxisme, c’est différent. Dans la société idéale rêvée par Karl Marx, le juif est associé à l’argent, au capitalisme" lance encore le journaliste.
"Or en URSS, malgré l’instauration de ce paradis socialiste, dont nous connaissons les conséquences, les juifs étaient encore là. Des témoins gênants pour cette idéologie totalitaire. Aujourd’hui, le marxisme est dévalué, mais il reste la question centrale d’Israël. Qui est coupable de tout et son contraire" conclut-il.
Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.
Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff du lundi au jeudi à 13h dans Bercoff dans tous ses états Sud Radio.
Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !