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Eugénie Bastié : "Dans les universités, on apprend le relativisme"

Par Jean Baptiste Giraud

Eugénie Bastié, journaliste au Figaro et auteur de "La dictature des ressentis" (Éditions Plon), était l'invitée d’André Bercoff sur Sud Radio le lundi 13 novembre 2023 dans "Bercoff dans tous ses états".

Eugénie Bastié
Eugénie Bastié, invitée d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Comme l’explique Eugénie Bastié, pendant des décennies, les universités américaines ont promu l’idée comme quoi tout est relatif, et il n’y a pas de vérité absolue.

 

Eugénie Bastié : "Chacun s’enferme dans sa communauté identitaire, dans son silo de savoirs"

"Léo Strass a eu pour disciple Alain Blum, qui a inspiré son chef-d’œuvre, L’âme des armées, publié en 1997, qui décrit les prémices de ce qui deviendra le wokisme vingt ans plus tard. Les universités américaines sont colonisées à la fois par le relativisme (‘tout se vaut’, la culpabilité de la culture occidentale, le féminisme militant). Donc, au lieu d’apprendre la vérité dans les universités, on y apprend le relativisme. Les valeurs occidentales (liberté, etc.) est un produit particulier d’une culture qui n’est pas si bien que ça, qui est la culture occidentale. On instille le relativisme dans les cerveaux des générations. Dans ma génération, à l’école, on nous a appris qu’il n’y a pas de valeurs universelles. C’est l’idée que tout ce qu’on a reçu, il faut lui apposer un regard critique.

Ce qui est grave avec ce relativisme, c’est qu’il conduit à l’intolérance. Chacun dit : ‘c’est ma vérité, et je ne supporte pas qu’on vienne la mettre en cause’. Entendre une autre vérité dans le débat public est considéré comme une offense, comme une blessure. Chacun s’enferme dans sa communauté identitaire, dans son silo de savoirs. C’est un relativisme tribal. C’est le retour du tribalisme dans nos sociétés démocratiques. Ce tribalisme ne s’écrit pas sur le langage de l’archaïsme mais sur le langage du progressisme", a fait savoir Eugénie Bastié.

"On ne peut pas généraliser la déconstruction sans que ça ait des effets néfastes dans la société"

"Quand vous exprimez une objection à la PMA pour toutes et qu’on vous traite immédiatement d’homophone ou de transphobe quand vous critiquez la transition de genre chez les enfants, ou d’islamophobe parce que vous critiquez l’islamisme, ou de raciste parce que vous voulez maîtriser les flux migratoires... il n’y a pas d’arguments à opposer parce que vous êtes sans la passion, vous êtes dans la haine, dans la peur… Il est très difficile d’avoir un débat. Ce sont des anathèmes qui excluent la possibilité même de débat", a poursuivi Eugénie Bastié.

Quid du changement de sexe ? "Je pense que c’est minoritaire. Mais on sait tous que ce sont les minorités qui changent les choses. En mai 1968 aussi, c’était une minorité. Il y avait un sondage paru dans Marianne au cours duquel 20% des 18-24 ans avaient déclaré n’appartenir ni à un sexe ni à un autre. Ce n’est pas rien. Je trouve ces discours dangereux parce qu’ils font croire à des choses qui sont fausses, notamment l’idée qu’on pourrait changer totalement de sexe et qu’on pourrait choisir son identité à la carte. Il n’y a plus de faits, il n’y a plus d’objectivité – c’est ce que je ressens dans mon intériorité qui dit la vérité de mon être. Je pense qu’on ne peut pas généraliser la déconstruction sans que ça ait des effets néfastes dans la société", a déclaré Eugénie Bastié.

 

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