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Charles Gave : "Cette crise ukrainienne, c’est une crise dans la manière dont on conçoit le monde"

La Russie ne conçoit pas le monde de la même manière que l’Occident, estime Charles Gave, président de l’Institut des Libertés et économiste. Il était l'invité de "Bercoff dans tous ses états".

Charles Gave
Charles Gave, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Le conflit russo-ukrainien, a-t-il des causes plus profondes que nous ne le pensons ? Charles Gave le conçoit en tout cas.

 

Charles Gave : "Cela fait un moment que la Russie et l’Occident ne sont pas à l’aise l’un avec l’autre"

Charles Gave avance l'idée que la différence en termes de religion et la manière de la pratiquer, a pu jouer un rôle dans la conception, très différente, des choses entre la Russie et l’Occident.

 


"Je ne suis pas du tout sûr de ce que je vais dire, mais je crois qu’il faut réfléchir en termes historiques. Ces terres sont marquées par l’Histoire. En Russie, "Ukraine' veut dire 'frontière'. C’est donc la frontière entre le monde catholique et le monde orthodoxe. Cela fait un moment que les deux ne sont pas à l’aise l’un avec l’autre, ça a commencé au moment du schisme [au XIe siècle entre l’Église de Rome et l’Église byzantine, ndrl]. Ce sont deux façons différentes de penser la religion. En Russie, ils pratiquent beaucoup le césaropapisme, c’est-à-dire que le chef de l’Église, c’est un peu le chef de l’exécutif. Il répond au chef de l’État. Alors que nous, on a toujours eu la séparation de l’Église et de l’État", a déclaré Charles Gave.

"Poutine considère que c'est son devoir de protéger les populations russes des saloperies morales qui viennent de l’Occident"

"Cette crise ukrainienne, c’est une crise dans la manière dont on conçoit le monde. Nous avons une certaine idée de ce qu’est la liberté. Et eux, ils ont une idée complètement différente, ils sont beaucoup plus ancrés dans leur religion. Nous, nous sommes ancrés dans la religion laïque. Quand j’écoute Poutine, j'ai l'impression qu’il considère que son devoir est de protéger les populations russes des saloperies morales qui viennent de l’Occident, que nous considérons comme des avancées importantes.

 


Nous sommes arrivés au bout de la glorification de l’individu : je pense donc je suis, puis je ressens, donc j’ai le droit de… Mais ce n’est pas l’idée de ces pays-là, qui sont plus fondés sur une unité géographique et culturelle. Il ne faut quand même pas oublier que ce sont les Russes qui nous ont débarrassés des Mongols, qui étaient une menace pour l’Europe. Donc, présenter ça comme une lutte de la liberté contre la tyrannie, ça me paraît un peu simpliste", a poursuivi Charles Gave.


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Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff chaque jour à 12h30 dans "Bercoff dans tous ses états" Sud Radio.

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