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PenelopeGate : François Fillon "présente ses excuses aux Français"

Par Jérémy Jeantet

Le candidat de la droite à l'élection présidentielle a tenu une conférence de presse ce lundi. Il a rappelé ne pas avoir enfreint la loi, mais a "présenté ses excuses aux Français" pour avoir "agi selon un usage, certes légal, mais dont nos concitoyens ne veulent plus".

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Opération mains propres pour François Fillon. Lors d'une conférence de presse organisée ce lundi après-midi, François Fillon a tenu à "clarifier les choses" suite aux soupçons d'emplois fictifs qui concernent son épouse, lorsqu'elle était employée comme son assistante parlementaire."Tous les faits évoqués sont légaux et transparents, a assuré le candidat à l'élection présidentielle. Oui, j’ai employé mon épouse comme collaboratrice. Elle a ensuite été collaboratrice de mon suppléant puis à nouveau la mienne. Elle a occupé ce poste pendant 15 ans pour 3617 euros nets moyens, salaire parfaitement justifié pour une personne diplômée de droit et de lettre."François Fillon a également balayé les accusations d'emploi fictif qui pèsent sur sa femme en tant que collaboratrice parlementaire : "Tous les élus savent que ce métier recouvre les tâches les plus diverses, qu’il ne peut pas s’arrêter à l’élaboration des lois dans les bureaux de l’Assemblée nationale à Paris. Ils savent que ce métier est fait de tout un tas d’actions modestes, souvent accomplies dans l’ombre, qui peuvent paraître anodines à certains mais qui sont indispensables à la démocratie locale. Son salaire était justifié parce que son travail était indispensable à mes activités d’élu."

Fillon publiera les rémunérations perçues par son épouse

"J’ai employé mes enfants qui ont travaillé pendant 15 mois pour Marie et 6 mois pour Charles comme collaborateurs parlementaires pour un salaire mensuel net de 3000 euros nets pour chacun, a poursuivi l'ancien Premier ministre. Tous les contrats dont je parle étaient légaux, les sommes ont été déclarés, les revenus imposés et les montants des rémunérations respectueux du crédit alloué à chaque parlementaire."S'il se défend sur la légalité des faits qui lui sont reprochés, François Fillon a reconnu un questionnement plus moral : "Collaborer avec sa famille en politique est une pratique désormais rejetée par les Français. Ce qui était acceptable hier ne l’est plus aujourd’hui. En travaillant avec ma femme et mes enfants, j’ai privilégié cette relation de confiance qui suscite la défiance. C’était une erreur, je le regrette et je présente mes excuses aux Français. J’ai agi selon un usage, certes légal, mais dont nos concitoyens ne veulent plus."François Fillon a indiqué qu'il allait publier, dans la journée, sur son site internet, "un tableau des rémunérations perçues par mon épouse, ainsi que ma déclaration transmise par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique en décembre". Mais l'ancien Premier ministre a écarté toute idée d'un remboursement : "Pourquoi rembourserais-je des sommes qui correspondent au travail de ma femme ?"

Après la défense, Fillon passe à l'attaque

La deuxième partie du discours du candidat LR à la présidentielle s'est voulu plus offensive : "Maintenant, le débat doit porter sur mon projet politique. Tout le reste est destiné à détourner les citoyens des vrais enjeux, pour effacer le vote des Français à la primaire. Je suis le seul à pouvoir mettre en œuvre mon programme de rupture. On ne pourra pas leur voler leur choix. On ne les fera pas taire. Le système veut décider du résultat à la place des électeurs. Mon programme dérange le désordre établi."François Fillon l'assure, il ira jusqu'au bout, malgré les voix dans son parti qui appellent à son retrait : "Rien ne me détournera des vrais enjeux. J’ai été choisi par des millions de Français. Je ne suis pas le candidat d’un parti. Aucune instance n’a la légitimité pour remettre en cause le vote de la primaire.""La vérité, c’est que malgré tout ça, une majorité de Français de droite souhaitent que je porte mon projet de rupture parce qu’ils ne veulent pas être confrontés au choix entre Le Pen et Macron, entre un programme d’extrême-gauche qui pourrait ruiner la France et un programme qui ne comporte rien d’autre que des idées sympathiques, a-t-il ajouté. Je vais mener ce combat. La violence des attaques a renforcé ma détermination. Ce qui va compter, c'est maintenant de se rassembler et de partir en campagne, parce qu'il n'y a pas de plan B. La grande majorité des élus de ma famille politique l'ont compris."

Un coup monté selon François Fillon

La semaine dernière, au lendemain, des nouvelles révélations du Canard Enchainé, François Fillon avait dénoncé "un coup d’État institutionnel venu de la gauche". Le candidat a persisté dans cette théorie lors de sa conférence de presse dénonçant "un coup monté". "Ces sommes ont été normalement gagnées par mon épouse et mes enfants qui ont travaillé. Je n’accuse personne, je dis simplement que les faits sont troublants. Pourquoi monter cette opération maintenant ? On parle de faits qui ont, pour certains, plus de vingt ans", questionne le candidat.Sans pour autant nommer directement les instances ou personnes à l’origine de l’attaque, le candidat pointe le doigt en direction du pouvoir qui aurait la main sur le parquet financier en charge de l’enquête. Selon lui, ce ne sont "pas les bonnes instances" qui ont été saisies, sans pour autant apporter d'explications. "Le crime profite à ceux qui veulent que la droite ne soit pas présente à l’élection présidentielle", a répondu l'ancien Premier ministre à une question sur ce qu’il appelle un assassinat politique.François Fillon s’en est aussi pris au traitement médiatique de l’affaire. "Ce n’est pas le tribunal médiatique qui me jugera", a-t-il asséné parlant de lynchage. "L’opinion des français est liée à des dizaines d’heures où on voit des soi-disants experts qui parlent du rôle des attachés parlementaires. J’ai entendu et vu peu de voix prendre ma défense."Ecoutez le débrief de cette conférence de presse sur Sud Radio, dans l'émission Débat d'Experts présentée par Valérie Expert, puis dans l'émission Moi, président avec André Bercoff

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