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Schizophrénie écologique et industrielle : analyse de Philippe David

Par Philippe David

Comme d’habitude, Philippe David remet le clocher au milieu du village. Ou plutôt des villages, puisqu’il nous emmène aujourd’hui à Cholet, dans le Maine-et-Loire, et à Sarreguemines, en Moselle.

Comme d’habitude, Philippe David remet le clocher au milieu du village. Ou plutôt des villages, puisqu’il nous emmène aujourd’hui à Cholet, dans le Maine-et-Loire, et à Sarreguemines, en Moselle.

Pourquoi ces deux destinations ? Parce que Marine Tondelier, cheffe de file des écologistes, s’est rendue ce week-end à Cholet pour soutenir les salariés de l’usine Michelin, menacée de fermeture, tout comme celle de Vannes.

Pour Philippe David, la situation prête à interrogation. Comment un parti qui milite activement pour décourager l’usage de la voiture – surtaxation du stationnement dans les municipalités où il est en majorité, malus écologiques toujours plus élevés, discours répétitif sur la nocivité de l’automobile – peut-il défendre avec autant d’ardeur le maintien des usines de pneus ? On veut les pneus, mais pas les voitures. Une incohérence qui laisse perplexe.

Un paradoxe aggravé par une proposition de loi

Ce week-end également, Ian Brossat, sénateur communiste de Paris, a déposé une proposition de loi pour permettre aux maires de bannir les SUV de leur commune. Philippe David rappelle que parmi les dix modèles de véhicules particuliers les plus produits en France en 2023, six étaient des SUV.

Appliquer une telle loi aurait des conséquences économiques désastreuses : la fermeture d’usines automobiles, mais aussi de nombreux sous-traitants, notamment dans l’acier et les pneus. On pense notamment à l’usine Continental de Sarreguemines, qui fournit en pneus SUV les usines françaises. Des usines déjà en déclin : la production de véhicules particuliers en France est passée de 2,9 millions d’unités il y a 20 ans à seulement 950 000 l’an dernier.

En cas de fermeture, on imagine déjà les mêmes élus écologistes manifester devant les sites industriels menacés, que ce soit à Sarreguemines, à Cholet ou à Vannes. Une posture que Philippe David qualifie de schizophrène, illustrant parfaitement la célèbre citation de Bossuet : « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes. »

Entre écologie et industrie, un équilibre introuvable ?

Pour Philippe David, cette situation reflète une incohérence dans les discours et les actes de certains responsables politiques. D’un côté, on milite pour des mesures radicales contre l’automobile. De l’autre, on défend les emplois liés à cette même industrie. Une tension entre écologie et économie qui reste, à ce jour, irrésolue.

Retrouvez "Le coup de gueule de Philippe David" tous les jours dans Les Vraies Voix de 17h à 19h. Abonnez-vous à notre chaîne YouTube pour retrouver toutes les vidéos sur la playlist de l'émission.

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