Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme. Selon Santé publique France, une femme sur huit y sera confrontée au cours de sa vie. « C’est 12 % des femmes. Et il faut que chacune le sache » explique Brigitte Lahaie qui soutient le projet sur Sud Radio. Pourtant, lorsqu’il est détecté tôt, il se guérit neuf fois sur dix. C’est de là qu’est né le projet 12%, dont le nom est tiré de cette statistique, « imaginé par une femme (qui souhaite rester anonyme) ayant elle-même traversé la maladie » rappelle l’animatrice. « Elle a voulu en faire quelque chose de fort, de collectif, et d’universel. »
Depuis sa création, plus de 700 femmes venues des quatre coins du monde ont posé pour ce projet. « Elles posent nues, souvent sans montrer leur visage, » explique l’animatrice de Sud Radio qui souligne « un geste fort, un acte de solidarité et de courage ».
« La nudité met toutes les femmes à égalité face à la maladie »
Pour la créatrice du projet, la nudité n’est pas une provocation mais un message. « Elle voyait cette maladie comme une atteinte à la féminité, » rapporte Brigitte Lahaie. « La nudité s’imposait comme une sorte d’uniforme car elle met toutes les femmes à égalité face à la maladie ». Une maladie qui « touche toutes les personnes indépendamment de leurs origines, de leur catégorie sociale, professionnelle ».
Les photographies sont ensuite transformées en lithographies monochromes, puis parfois en dessins, sculptures ou vidéos. « Les images sont très artistiques, presque apaisantes, » témoigne également Brigitte Lahaie.
Un message universel et solidaire
Un livre, intitulé “Osez vous mettre nue”, est né du projet et retrace cette aventure humaine et artistique à travers plus de 500 images. Ses bénéfices sont reversés à l’Institut Paoli-Calmettes, centre marseillais de recherche et de traitement du cancer. « C’est un très beau geste, » note Brigitte Lahaie.
Le Projet 12% n’a pas vocation à délivrer un message médical. Mais simplement à rappeler un principe simple : le dépistage sauve des vies. Les femmes sont encouragées à consulter dès l’apparition d’une anomalie et à participer au programme national de dépistage organisé dès 50 ans. En alliant art et santé publique, le projet a donc réussi à transformer un sujet tabou en une démarche esthétique, participative et profondément humaine.