Le maire de Fréjus David Rachline, dont l'étoile au Rassemblement national a pâli depuis des accusations de corruption, doit être jugé mardi pour prise illégale d'intérêt devant le tribunal correctionnel de Draguignan (Var).
L'audience doit débuter à 08H45.
Cette affaire concerne les conditions de la nomination de M. Rachline à la tête de deux sociétés d'économie mixte, Fréjus Aménagement et Gestion du port de Fréjus, des postes qui lui ont permis de toucher une rémunération supplémentaire.
Or, il a participé aux délibérations du conseil municipal où ses nominations ont été validées, en 2017 puis en 2020, alors qu'il aurait dû sortir de la salle pour ne pas influencer le vote.
Rappelant qu'à l'époque la loi ne l'imposait pas, M. Rachline s'est dit "serein et confiant" dans un communiqué à l'annonce de sa convocation, dénonçant un "acharnement médiatique" et des "polémiques calomnieuses".
Selon lui, les accusations sont contredites par la Chambre régionale des comptes qui a analysé la gestion de la ville et des marchés publics "sans retenir aucune infraction pénale".
Rendu public en mars, le rapport de la CRC n'a en effet pas relevé d'irrégularité, même s'il a évoqué des "points de faiblesse": un endettement trop lourd, des procès-verbaux d'analyse de la commission d'appel d'offres "lacunaires", des offres trop peu nombreuses, des fonctionnements pas toujours clairs.
Agé de 37 ans, David Rachline a gravi à grande vitesse les échelons du parti d'extrême droite. Conseiller municipal de Fréjus à 20 ans, maire et sénateur à 26 ans, il a dirigé le Front national de la jeunesse et la campagne de Marine Le Pen pour la présidentielle de 2017.
En 2022, il a été propulsé deuxième vice-président du parti d'extrême droite, qui avait érigé Fréjus, cité balnéaire de 57.000 habitants, en vitrine du projet lepéniste, y organisant souvent ses rentrées politiques.
Mais fin 2023, la journaliste Camille Vigogne Le Coat a sévèrement mis en cause cette gestion dans son livre "Les Rapaces" (éditions Les Arènes), évoquant des enveloppes d'argent liquide sur fond de marchés truqués et d'arrangements avec un puissant entrepreneur local de BTP.
De "pures inventions", assure M. Rachline. La justice a ouvert une enquête sur cet autre dossier et des perquisitions ont été menées notamment à la mairie en mars.
AFP / Draguignan (AFP) / © 2025 AFP