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Huis clos pour le PSG, la Ligue 1 et le Top 14 - "Dénaturation de l'aventure sportive" et "conséquences économiques catastrophiques"

Par Augustin Moriaux

Tandis que le PSG s'apprête à disputer son match le plus important de la saison sans son public, les instances du rugby n'ont toujours pas pris de décision. L'impact économique est immense, tant pour les supporters que les acteurs locaux ; mais c'est sans compter la perte de sens du spectacle sportif, comme le souligne Daniel Herrero.

La police veille au grain aux abords du Parc des Princes. Les supporters parisiens n'écartent pas l'hypothèse, en effet,de se rassembler autour du stade pendant le match. (Photo FRANCK FIFE / AFP)

Un reportage d'Alexandre de Moussac pour Sud Radio.

 

La nouvelle en a déçu plus d'un. Comme de nombreuses autres rencontres sportives, le match décisif de Ligue des Champions entre le Paris-Saint-Germain et les Allemands de Dortmund se jouera ce soir à huis clos. Autrement dit, aucun supporter dans le stade. Conséquence de l'épidémie de coronavirus qui progresse en France. Mais chez les fans du PSG, la nouvelle ne passe pas.

À noter que la Ligue de Football Professionnel a décidé hier d'organiser l'ensemble des rencontres de Ligue 1 et de Ligue 2 à huis clos, et ce jusqu'au 15 avril. Même son de cloche pour les deux prochains matchs amicaux des Bleus au Stade de France.

Ayant acheté son billet au marché noir, Assan a fait 5000 km pour rien

"Dégoûté", "absurde", "très déçu". Les adjectifs ne manquent pas pour décrire la frustration des supporters du PSG. Notamment celle d'Assan, qui a fait plus de 5000 kilomètres depuis le Koweit pour rien. Et malheureusement pour lui, son ticket pour le match vient du marché noir.

"Je suis passé par un site espagnol qui m'a facturé le billet à 600 euros. Il n'est pas remboursable. J'ai fait tout ce chemin-là, programmé des choses, sorti de l'agent aussi, tout ça pour une décision que je trouve grotesque". Mais au-delà de son cas, Assan s'inquiète des conséquences sportives pour le PSG. "C'est le douzième homme qui manque. Dortmund a eu droit au soutien de ses supporters, le PSG a le droit d'avoir son public".

Kévin corrobore ce propos lorsqu'il estime que, dans un match si important, le soutien des supporters est primordial :  "il faut qu'on gagne absolument, ça aurait été mieux avec les supporters. Surtout qu'ici, il y a une bonne ambiance en mode Ligue des Champions".

Et pour soutenir tant bien que mal le PSG, le principal groupe de supporters a obtenu de la préfecture le droit de se réunir devant le stade avant et pendant le match.

 

"Au-delà du club, c'est toute une économie locale qui va être largement impactée"

Virgile Caillet, délégué général d'Union Sport et Cycles, évoque des pertes pour bien d'autres secteurs que celui du seul football. "Le premier impact concerne tous les prestataires qui travaillent dans et autour du stade. Ça va être les agents de sécurité, les hôtesses, les traiteurs. Lorsqu'on leur enlève un match, ce sera du chiffre d'affaires perdu qui ne se rattrapera pas après, c'est sûr. Un autre impact indirect important, ce sont les retombées économiques pour tous les acteurs locaux : de la restauration, de l'hébergement, de la restauration, les commerçants. Ce seront des pertes sèches. Donc au-delà du simple club qui lui va se retrouver rapidement en difficulté, c'est toute une économie locale qui va se retrouver largement impactée jusqu'au 15 avril."

 

 

Du côté du Top 14, toujours pas de décision mais la crainte d'un report du championnat

Un reportage de Christine Bouillot pour Sud Radio.

 

Ce lundi 16 mars, une assemblée générale exceptionnelle se tiendra à Toulouse pour fixer le sort du meilleur championnat du monde de rugby. Report des matches ou huis clos jusqu'à nouvel ordre ? Rien n'est tranché pour le moment, alors que seuls les recontres de Pro D2 se tiendront ce week-end, trêve internationale oblige. Réunis hier soir, les patrons des clubs de Top 14 et Pro D2 se sont réunis et les président de l'ASM Clermotn comme du Stade Toulousain poussent pour un report des matches au-delà du 15 avril.

Didier Lacroix, président du Stade Toulousain parie sur une situation améliorée d'ici mi-avril. "On parie sur le report, plutôt que de jouer devant un stade vide. Encore une fois, cela enlèverait toute l'intensité d'un stade plein, toute la raison d'être du sport. Et ce serait catastrophique sur un plan économique."

 

Une solution d'attente qui devrait sans doute aucun bouleverser le calendrier général : il faudra repositionner tous les matchs, peut-être jouer des rencontres en semaine et supprimer les barrages pour aller directement en phase finale. Sans oublier non plus la position du syndicat des joueurssur le temps réglementaire de récupération. À une période où la gravité des blessures n'est pas à dissocier de l'enchaînement des rencontres.

 

Le coup de gueule de Daniel Herrero

Le match des Six Nations entre la France et l’Irlande est quant à lui déjà reporté, peut-être même en octobre. Daniel Herrero, notre consultant Sud Radio Rugby, n'a pas caché sa colère dans "Les Vraies Voix" de Christophe Bordet. Pour lui, jouer ces matchs à huis clos ne serait clairement pas une bonne solution.

"Si tu supprimes le public, il y a dénaturation de l'aventure sportive. C'est une altération du spectacle sportif, et en même temps, quand le match aller a déjà eu lieu, ça peut ressembler à une pénalisation de l'équipe qui reçoit (au retour, ndlr). C'est tout le spectacle sportif qui va souffrir. il y a douleur à envisager que le spectacle sportif se prive de ses spectateurs."

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