Contraint au forfait à Roland-Garros vendredi avant son troisième tour, le N.1 du tennis français Arthur Fils ajoute une nouvelle tuile à la liste de ses déboires physiques en Grand Chelem, une fragilité qui interpelle pour son début de carrière.
Au deuxième tour, déjà sa meilleure performance sur la terre battue parisienne après deux sorties d'entrée en 2023 et 2024, le Français de 20 ans avait dû puiser au fond de lui pour battre l'Espagnol Jaume Munar.
Vainqueur des deux premiers sets, il avait concédé les deux suivants, l'impuissance et la douleur se lisant sur son visage.
Malgré la blessure, Arthur Fils était parvenu à arracher le cinquième set (6-4) pour se qualifier pour le troisième tour au terme d'un combat de 4h25.
"J'avais des problèmes au dos avant le tournoi, j'ai pris la décision de jouer et malheureusement ça s'est aggravé contre Munar. On a fait des examens(vendredi) soir et on a compris que ce n'était pas possible de jouer contre Andrey Rublev", détaille le joueur.
Le natif de Bondoufle, près de Paris, traîne cette fragilité dans le bas du dos, au niveau de la vertèbre L5, depuis sa jeunesse.
"C'est une blessure assez fréquente quand on grandit. J'ai dû porter un corset. Tout s'était bien reconsolidé mais je suis assez cambré, donc ça n'aide pas trop. Après, j'ai eu un oedème osseux dans un endroit assez similaire", raconte-t-il.
A l'Open d'Australie en janvier, Arthur Fils avait déjà dû abandonner au troisième tour face à son compatriote Ugo Humbert, en raison d'une blessure à la cheville gauche dans le quatrième set (4-6, 7-5, 6-4, 1-0).
- Absent quatre à six semaines -
Sa participation à Wimbledon (30 juin-13 juillet), le troisième Grand Chelem de la saison où il avait atteint les huitièmes de finale l'an dernier, est pour l'instant compromise mais pas définitivement exclue, selon lui.
"C'est entre grosses parenthèses (...) Je vais manquer certains tournois, je ne sais pas encore lesquels, je vais essayer d'être prêt pour Wimbledon mais nous ne sommes pas sûrs, pour être honnête", affirme le Français.

Arthur Fils lors de son match contre Jaume Munar au deuxième tour de Roland-Garros, le 29 mai 2025 à Paris
Dimitar DILKOFF - AFP
En choisissant de déclarer forfait à Roland-Garros, Arthur Fils espère être absent "pendant quatre à six semaines seulement", plutôt que "quelques mois" s'il "poussait trop".
Il estime que c'est un mal pour un bien: "si je peux prendre un peu plus de temps pour bien récupérer, être prêt à jouer la saison sur dur et toute la fin d'année, ce n'est pas plus mal", assure-t-il.
Entre Melbourne et Paris, Fils a enchaîné trois quarts de finale en Masters 1000 (Indian Wells, Miami, Monte-Carlo).
Estimant avoir un jeu "plus solide" que les années précédentes", il a fait de sa progression physique un axe de préoccupation majeure pour la suite de sa carrière.
"A 20 ans, je ne pense pas avoir le physique que je vais avoir quand j'en aurai 25. J'ai beaucoup d'entraînement encore à faire pour mieux gérer plein de choses, les matchs dans la durée, les tournois qui sont de plus en plus longs, les matchs qui sont de plus en plus intensifs", analyse-t-il.
Et de conclure, rassurant, pour les Français qui le suivent: "je n'ai que 20 ans, j'ai encore du temps sur le circuit. J'ai encore 10 ou 12 Roland-Garros à jouer".
Par Arthur CONNAN / Paris (AFP) / © 2025 AFP