Renversées par le club danois d'Odense à l'issue des prolongations (31-29), les handballeuses de Metz ont buté pour la quatrième fois de leur histoire en demi-finale de Ligue des champions, laissant encore échapper leur rêve d'un premier titre européen.
Arrivées invaincues à Budapest, après une année déjà couronnée d'un titre de championnes et d'une Coupe de France, les Messines ont vécu la première défaite de leur saison, mais sans doute aussi la pire.
"Encore une fois, on échoue de peu très peu pour rejoindre la finale, a déclaré au bord des larmes Allison Pineau, malheureuse de voir "ce trophée se refuser à elle", à quelques jours de prendre sa retraite à 36 ans.
La fameuse Ligue des champions, jamais remportée par une équipe féminine française, ne viendra pas garnir l'armoire à trophées de l'emblématique demi-centre des Bleues. Ni celle de ses coéquipières, toutes effondrées à l'issue d'un match éprouvant et terminé en prolongations contre Odense.
Les "Dragonnes" ont aussi encore chuté dans leur quête d'une première finale, après trois participations au Final Four déjà terminées aux 4e (2019, 2024) et 3e places (2022).
"C'est terrible pour le club, c'est terrible pour nous car on voulait vraiment faire mieux cette année, et je suis triste pour le public aussi", a déclaré très émue l'ailière droite Lucie Granier, "pourtant on avait une bonne énergie".
- "La dynamique s'est inversée" -

La pivot d'Odense Lysa Tchaptchet (G) en défense face à la Messine Lena Grandveau, à Budapest, le 31 mars 2025
Attila KISBENEDEK - AFP
Une bonne énergie que les Mosellanes avaient su montrer pendant plus d'une mi-temps. Ces dernières avaient pris l'ascendant dans leur rencontre contre l'équipe menée par Ole Gustav Gjekstad, triple vainqueur de la C1 en tant qu'entraîneur et qui conduira pour la première fois le club danois en finale.
Patientes en début de match, les Messines se sont détachées en fin de première période, à l'aide d'une belle défense et de ses cadres comme Sarah Bouktit (5/7), Léna Grandveau (5/11) ou Granier (5/11).
Les internationales françaises, accompagnées de Petra Vamos, ont même creusé l'écart dès le retour des vestiaires (20-13 à la 38e), quand Cléopâtre Darleux, qui prendra aussi sa retraite prochainement, s'illustrait dans sa cage et haranguait par la même occasion le +mur jaune+ de 700 supporters messins réunis dans le MVM Dome de Budapest.
Mais un 6-0 encaissé en milieu de seconde période par les coéquipières de l'expérimentée Katrine Lunde a esquissé un nouveau scénario malheureux pour la formation française. Revenu fort dans la bataille, Odense a alors obligé les Mosellanes à disputer 10 minutes supplémentaires.
"On rate trois pénalties, malgré des tireuses incroyables, on rate quelques duels, des contre-attaques, il y a deux, trois passes mal ajustées, on est moins compact en défense... la dynamique s'inverse complètement", a résumé Emmanuel Mayonnade, visage fermé en conférence de presse.
"C'est tout qui ne va pas à ce moment-là", a-t-il ajouté.
Et les prolongations n'ont malheureusement pas plus souri à ses joueuses qui n'ont pas trouvé la solution, butant par ailleurs sur une Katrine Lunde héroïque (8 arrêts, à 40%).
La gardienne norvégienne, qui compte déjà 7 titres en Ligue des champions à son actif, tentera dimanche (18h00) d'écrire un peu plus l'histoire contre les championnes d'Europe en titre Györ.
Quelques heures plus tôt (15h00), les Messines devront elles rapidement sécher leurs larmes pour aller décrocher la médaille de bronze contre un autre club danois, Esbjerg.
AFP / Budapest (AFP) / © 2025 AFP