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Alain Béral : "Les clubs de l'Euroleague sont des marques"

Par Mathilde Régis

La fédération et la ligue nationale de basket sont montés au créneau pour éviter qu'une deuxième compétition européenne de basket soit sur le modèle de l'Euroleague et privilégie donc l'économie plutôt que les résultats sportifs. Pour expliquer les enjeux, Alain Béral, président de la ligue nationale de basket, était l'invité de Sud Radio Sports.

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La fédération et la ligue nationale de basket sont montés au créneau pour éviter qu'une deuxième compétition européenne de basket soit sur le modèle de l'Euroleague et privilégie donc l'économie plutôt que les résultats sportifs. Pour expliquer les enjeux, Alain Béral, président de la ligue nationale de basket, était l'invité de Sud Radio Sports. Sud Radio Sports : On a vraiment l'impression aujourd'hui que le basket français est entre le marteau et l'enclume ?Alain Béral : On agit pour ne pas y rester car on nous y avait placé. Depuis 15 ans, le niveau européen au dessus des championnats nationaux des clubs était dirigé avec les délégués d'une société privée. La dérive s'est produite, cette société, plutôt que de prendre les champions par pays a commencé à donner des tickets garantis sur plusieurs années à des équipes pour que l'économie se développe en faveur de cette nouvelle compétition. Le but, tout le monde l'avait compris à force, était de vendre cette compétition un jour, à d'autres.C'est fait de façon arbitraire, c'est à dire que ce sont les clubs les plus riches qui font souvent partie du Top 16 européen qui avait la carte pour participer à cette compétition, et tant pis pour les autres ?Oui voilà, on pouvait finir troisième ou quatrième de son championnat national et malgré tout être dans cette compétition européenne qui était censée regrouper les meilleurs. Il y a trois ligues importantes en Europe, c'est l'Allemagne, la France et l'Espagne qui ont des championnats très touffus avec 18 clubs très performants. Après, il y a beaucoup de petites ligues qui ont une ou deux équipes et pas forcément de championnat national fort. Ces équipes là, comme Tel Aviv, Belgrade ou d'autres, voulaient toujours être invitées. L'Euroleague fonctionne avec des clubs qui sont plutôt des marques, il y a besoin que ça claque un petit peu pour faire de l'économie autour. Cette dérive là, on ne pouvait pas l'accepter, surtout quand l'Euroleague a décidé que la deuxième compétition européenne, l'Eurocoupe, serait sur le même modèle. Là, la ligue et la fédération française y sont allés ensemble, il n'y a pas de fractures de ce côté là. On a dit stop, il faut siffler la fin de la récréation. Qui est le patron là dedans ? Si c'est la FIBA, il faut qu'elle le montre. Qu'il y ait une ligue privée, l'Europe politique l'accepte. Mais que tout le basket européen des clubs soit privé, ce n'est plus possible.Ça voudrait dire que même le champion de France aurait pu ne pas disputer de compétition européenne si on en était resté là ?C'est ce qui aurait pu arriver oui, et pas seulement pour la France mais pour d'autres pays. Le champion d'Allemagne aurait pu ne pas disputer ni la Ligue 1, ni la Ligue 2.

"La ligue italienne a été dissoute cet après -midi"

D'où la création via la main-mise de la fédération international (FIBA), de cette fameuse Champions League de basket ?La première étape a été de créer cette Champions league. Plutôt que de subir les règlements, on préférait être aux fourneaux et être dans le board pour être sur que les règles étaient respectées. En cela, on a reçu le soutien entier du ministre des sports français, Thierry Braillard. Et puis il y a eu le deuxième épisode, Euroleague a dit que malgré ce que l'on faisait, ils allaient quand même faire leur compétition et inviter des clubs. C'est là où le détonateur a été déclenché. On a dit que ce n'était pas possible d'accepter ça. Est ce que la FIBA peut faire quelque chose ? Sinon ce n'est pas le patron du basket. Ça s'est passé ce week-end à Paris. Maintenant on est dans la phase opérationnel, c'est à dire que la ligue italienne qui n'avait pas respecté cela a été dissoute cet après-midi. Les clubs qui avaient signé ont été exclut de leurs championnats et on est revenu à une situation un peu plus raisonnable.

"Le foot et le rugby ont peur et se sentent proches de se faire miner par des éventuelles ligues privées"

Ce serait réel que pour parvenir à ses fins, la FIBA menace vraiment d'interdire de participation à l'Euro les équipes nationales dont les clubs choisiraient l'Eurocoupe plutôt que la Champions League ?Ça a été clairement écrit dans le communiqué de presse qui a été diffusé hier soir suite à la réunion de la FIBA. Il est très clair : si les fédérations de chaque pays autorisent ou ne disent rien quand des ligues ou des clubs s'engagent directement avec l'Eurocoupe, les fédérations seront exclut des championnats internationaux.L'idée c'est que l'Eurocoupe n'existe pas au final ?C'est le but. La FIBA dit que pour l'Euroleague, c'est si vous voulez. Mais le reste, ce n'est plus privée, vous pouvez faire votre ligue privée, l'Europe le prévoit. Par contre, le reste, c'est autre chose.La guerre de pouvoir entre Euroleague et Champions league va quand même exister parallèlement ?C'est vrai et c'est très important ce qu'il se passe en ce moment. Je suis très proche d'autres ligues de sport en France. Le foot et le rugby ont très peur, ils savent très bien qu'ils sont proches de ça aussi. Ils se sentent très proche de se faire miner par des éventuelles ligues privées.

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