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Une victoire entâchée

Par Arnaud Rey

Le XV de France est bien entré dans cette Coupe du monde 2015 grâce à sa victoire contre l'Italie (32-10). Un succès sans bonus malheureusement terni par la grave blessure de l'ailier toulousain Yoann Huget.

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Le XV de France va disputer son dernier match de poule face à l'Irlande, dimanche au Millennium Stadium de Cardiff (17h45).

© GLYN KIRK / AFP
Le XV de France va disputer son dernier match de poule face à l'Irlande, dimanche au Millennium Stadium de Cardiff (17h45).

Des frissons vous ont certainement parcouru l'échine lors de cette première Marseillaise de la Coupe du monde 2015. Thierry Dusautoir, la larme à l’œil, hurlait les paroles de son hymne en serrant très fort Eddy Ben Arous. Une image forte pour lancer le Mondial des Bleus. Plus que le courage tricolore, c'est l'indiscipline qui avait la peau de la Squadra Azzurra. Avec quinze pénalités concédées dont six sur mêlée fermée, les hommes de Jacques Brunel se laissaient mourir à petit feu. Mais malgré des envies offensives, le schéma de jeu français se dessinait très vite. Un, deux temps au centre avec la puissance de Mathieu Bastareaud et on cherchait rapidement les cannes d'Huget ou de Nakaitaci. En vain, seul Frédéric Michalak arrivait à faire grimper le score au tableau d'affichage. Louis Picamoles distribuait lui percussion sur percussion mais le rythme était bien plat. Si bien que le XV de France virait à la pause avec un faiblard mais rassurant 15-3.

Des réactions épisodiques

Heureusement l'entame de deuxième période permettait de réveiller le spectateur de Twickenham probablement déjà saoul. Après avoir enquillé une nouvelle pénalité, Frédéric Michalak, encore lui, envoyait Rabah Slimani dans l'en-but grâce à un habile coup de pied rasant dans le dos des défenseurs italiens. 25 à 3 après la transformation, les "Allez les Bleus" retrouvaient leur place dans les travées de Twickenham. Dix minutes plus tard, à la française, l'ailier italien, Giovanbattista Venditti plongeait dans l'en-but français au nez et à la barbe de Noa

Louis Picamoles et la mêlée française, deux atouts pour battre le Canada.

© GABRIEL BOUYS / AFP
Louis Picamoles et la mêlée française, deux atouts pour battre le Canada.

Nakaitaci "en train de parler avec sa copine en tribune" soulignait avec humour Daniel Herrero sur notre antenne. 25 à 10, la blague est de mauvais goût pour les Bleus. Surtout qu'à l'heure de jeu, la France était de nouveau dominée par des Italiens galvanisés par le petit sursaut d'orgueil né de cet essai de filou.

La blessure de Yoann Huget, l'électrochoc

Et la très grosse mauvaise nouvelle de ce match arrivait pile dans ce temps faible français : Yoann Huget laissait son genou sur la pelouse de Twickenham en mystifiant son vis-à-vis d'un appuis éclair. Le visage décomposé, il sortait et s'écroulait en larme sur le bord du terrain. La gravité de sa blessure n'a pas été communiquée mais vu son visage, on craint fortement la fin de son Mondial. Coup de froid dans le stade et sur le terrain. Heureusement, les italiens avaient décidé de faire des fautes pendant tout le match et les Français continuaient de se voir rendre des ballons par pure bêtise. Et puis à force de se prendre des ritals énervés sur le râble, les Bleus se sont rebellés et ont commencé à distribuer des gifles, Pascal Papé en tête. Une rébellion collective qui finissait en dessous des perches le ballon dans les mains de Nicolas Mas. Michalak transformait, 32 à 10, le match était plié. Dans un dernier baroud d'honneur, les coéquipiers de Leonardo Ghiraldini tentaient de marquer un ultime essai mais la défense française ne rompait pas. Craig Joubert libérait alors les Bleus sur une fin heureuse malgré un match bien terne et inabouti. L'essentiel est là, la victoire et ses quatre précieux petits points. Allez les Bleus !

Les bruits de vestiaire :

Jacques Brunel : "L'absence de Sergio Parisse n'est pas le facteur déterminant sur ce match. Je reconnais que la France doit gagner même si la différence au score ne reflète pas la partie de mes joueurs. Nous étions à la hauteur de notre adversaire mais six pénalités contre nous sur douze mêlées disputées, ça fait beaucoup. Nous avons un mauvais goût dans la bouche ce soir".

Leonardo Ghiraldini : "Le fait qu'on est concédé autant de pénalité, ça a fait une grande différence. La mêlée est une phase fondamentale car cela nous permet de créer un rythme et de mettre de l'intensité. On a jamais vraiment basculé dans notre jeu."

Mathieu Bastareaud : "C'est un sentiment très bizarre, nous étions heureux de la victoire mais forcément très triste de perdre Yoann sur ce premier match. On est content tout de même parce que c'est une victoire, mais on est aussi frustrés car on a vu qu'il avait la place de faire mieux".

Le film du match : France : Spedding, Huget (Fickou 55') , Bastareaud, Dumoulin, Nakaitaci, Michalak (Talès 75'), Tillous-Borde (Parra 56'), Chouly, Picamoles (Le Roux 65'), Dusautoir (c), Maestri (Flanquart 68'), Pape, Slimani (Mas 62'), Guirado (Kayser 60'), Ben Arous (Debaty 60'). Les remplaçants : Kayser, Debaty, Mas, Le Roux, Flanquart, Parra, Tales, Fickou.Essais : Slimani (43'), Mas (69')Transformations : Michalak (44', 69')Pénalité : Michalak (3', 10', 27', 39', 41'), Spedding (37')Italie : McLean, Sarto, Venditti (Bacchin 70'), Campagnaro, Masi (Canna 10'), Allan (o), Gory, (Palazzani 63'), Vunisa, Zanni (Favaro 60'), Minto (Bernabo 70'), Furno, Geldenhuys, Aguero (Cittadini 49'), Ghiraldini (Manici 62'), Castrogiovanni (Rizzo 49'). Les remplaçants : Manici, Rizzo, Cittadini, Bernabo, Favaro, Palazzani, Canna, Bacchin.Essais : Venditti (51')Transformations : Allan (52')Pénalité : Allan (33')

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