Les annonces de Christophe Castaner ne passent toujours pas chez les forces de l’ordre et leurs proches. Comment leurs compagnes et compagnons vivent-ils cette période ?
Un sentiment d'abandon
"Les fonctionnaires de police comme les fonctionnaires de gendarmerie se sentent abandonnés, témoigne Perrine Sallé, porte-parole de l’association Femmes des forces de l'ordre en colère (FFOC). Abandonnés par le premier flic de France, qui nous a soutenus pendant la crise des Gilets Jaunes et aujourd’hui nous lâche complètement. Il balaie d’un revers de mains le professionnalisme de ces hommes et de ces femmes."
"En France, on compte chaque année environ 3,1 millions d’interventions de la Police Nationale, et je ne parle que d’elle, et 1.460 saisies de l’IGPN. Soit moins de 0,05% des interventions !", souligne Perrine Sallé. "On oublie complètement que la police est professionnelle, qu’elle fait très bien son travail. On lui enlève même des techniques d’interpellation, alors que cela peut mettre en danger certains de ses effectifs."
Des menaces pour les familles
Comme le rappelle la porte-parole de l’association Femmes des forces de l'ordre en colère, "on oublie complètement leurs revendications, alors qu’au mois de décembre, Christophe Castaner signait un protocole pour faire cesser la colère des fonctionnaires de police. Il faut entendre véritablement nos revendications. Il ne faut pas céder à l’émotion, je pense, et se soucier de l’émotion dans nos familles. À Ivry, y a eu 18 appels au meurtre à l’égard des forces de l’ordre. Je pense que c’est là-dessus qu’il faut se concentrer aujourd’hui, sur les menaces qui pèsent sur nos familles."
On ne peut pas nier pour autant l’existence de violences des policiers. "Bien sûr, mais c’est une infime partie des fonctionnaires de police et de gendarmerie qui sont concernées par ce genre d’enquête ou de mauvais comportements. Il ne faut pas le nier, loin de là. Se concentrer uniquement sur ce qui est mal fait, c’est là que le bât blesse. En cas de propos infâmes, de violences illégitimes, si vous tuez en ayant l’intention de donner la mort, évidemment il faut une condamnation ferme. Pendant le confinement, quatre fonctionnaires ont été condamnés à Marseille en comparution immédiate. L’un d’entre eux a été condamné à quatre ans d’emprisonnement. L’immunité n’existe pas, les juges font leur travail et quand ils ont les moyens de condamner, ils condamnent."
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