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Violences au collège : "Il faut sortir du cercle vicieux du silence"

Par Benjamin Jeanjean

Présidente de la FCPE, Liliana Moyano était l’invitée du Grand Matin Sud Radio ce mercredi pour aborder la question de la violence et des humiliations au collège, un phénomène encore trop largement passé sous silence selon elle.

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C’est une enquête inquiétante qui vient d’être publiée ces derniers jours, une étude qui montre l’ampleur de la violences au collège, dont près de la moitié des élèves seraient témoins. Présidente de la fédération de parents d’élèves FCPE, Liliana Moyano était l’invitée du Grand Matin Sud Radio ce mercredi pour en parler. "Ce qui est frappant dans cette enquête, ce n’est pas seulement les violences importantes mais aussi les violences au quotidien, celles qui dégradent le climat scolaire très important pour l’apprentissage", affirme-t-elle d’emblée.

"On est encore trop souvent sur une logique du silence"

Alors que d’après cette enquête, 36% des collégiens seraient témoins d’actes de cruauté ou d’humiliations, le phénomène est-il en train d’augmenter dans les établissements ? "Ces violences ne diminuent pas en tout cas, et on en parle grâce à ce type d’enquêtes. Sur ce sujet, la France est très mal classée parmi les pays de l’OCDE, parce qu’on ne l’a jamais vraiment traitée. On préfère se taire pour ne pas dégrader l’image de l’établissement, et bien souvent on traite ces problèmes par des exclusions ou des conseils de discipline qui ne résolvent en rien les violences au quotidien. (…) Il y a une prise en compte certaine, mais on est encore trop souvent sur une logique du silence. Il faut mettre en avant des techniques de résolution pacifique de conflits et surtout impliquer énormément les élèves eux-mêmes sur cette question, les écouter et leur donner la possibilité de résoudre les choses entre eux", assure Liliana Moyano.

"Un adulte ne supporterait pas ce genre de choses"

La peur des vengeances est-il un obstacle à l’éradication de ce phénomène ? Oui, selon Liliana Moyano, qui plaide pour faire lever ce tabou. "Il faut sortir de ce cercle vicieux du silence, poser les choses et mettre en place des espaces de parole dans lesquels on va écouter les petits mots du quotidien. Un adulte ne supporterait pas ce genre de choses, c’est quelque chose qui fatigue et qui dégrade énormément le quotidien des élèves. Il est extrêmement important d’en parler et de former les enseignants, qui sont peu formés à cela. Nous plaidons notamment pour l’enseignement de la philosophie et du débat apaisé très tôt, y compris à partir de l’école primaire", dit-elle.

Réécoutez l’intégralité de l’interview de Liliana Moyano dans le Grand Matin Sud Radio

 

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