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Valérie Portheret : "Suivre tous ces enfants sauvés à Vénissieux jusqu'à la fin de la guerre"

Par La Rédaction

Valérie Portheret, historienne et auteure du livre "Vous n'aurez pas les enfants" (éditions XO document) était l’invitée d’André Bercoff jeudi 6 février sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

Valérie Portheret invitée d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Retrouver les enfants et suivre leur parcours

Valérie Portheret s'est penchée sur la rafle de Vénissieux du 26 août 1942, où des milliers de juifs étrangers ont été arrêtés par la police française. Mais surtout, c'est l'incroyable sauvetage des enfants qui a particulièrement bouleversé l'auteure dans un combat franco-français, entre les ordres de Vichy et une association confessionnelle. "On a des Français de Vichy qui ont signé un pacte avec le diable et puis derrière des bons Français, j'espère nos ancêtres, qui ont tendu la main après le sauvetage des enfants de Vénissieux, pour les sauver mais aussi pour les aimer", rapporte-t-elle.

 

L'historienne a cherché à "comprendre comment ils ont été sauvés au sein même du camp de Vénissieux". Mais surtout, elle a voulu "suivre tous ces enfants jusqu'à la fin de la guerre". En comparant sa liste avec celle des 11.400 déportés de Serge Klarsfeld, elle a pu remarquer "qu'à l'exception de trois, tous les enfants ont été sauvés pendant la guerre". "Mon objectif était de retrouver tous ces enfants et prendre la plus précieuse des paroles, qui est la leur, pour qu'ils me transcrivent la dernière nuit passée avec leur parent, du 28 au 29 août 1942, mais aussi cette nuit où les parents ont fait le don et la confiance à l'Amitié chrétienne", l'association ayant recueilli ces enfants.

Une opération coup de poing

Le "pacte avec le diable" consistait, lors des grandes opérations de rafles des juifs étrangers de l'été 1942, à en livrer "22.000 dans la zone nord et 10.000 dans la zone libre", rapporte Valérie Portheret. Le 26 août 1942, dans la région de Lyon, tous les juifs étrangers accueillis en France (allemands, polonais, russes, tchécoslovaques) "doivent être arrêtés au même moment puis conduit dans le camp de Vénissieux", raconte-t-elle. À l'intérieur de ce camp, un résistant infiltré de Vichy, à la tête du plus grand service social, a fait appel à l'Amitié chrétienne, afin de l'aider à trier et à sauver le plus de personnes possible.

L'ensemble des juifs étrangers arrêtés doivent passer "devant une commission de criblage qui doit vérifier s'ils sont déportables ou non selon les exemptions", explique l'auteure. Lors de la journée du 28 août, un message téléphonique de Vichy ordonne de faire partir "800 personnes". Ce qui défaisait une grande partie de l'opération de sauvetage. "Il décide d'organiser une opération coup de poing, de sauver tous les enfants en demandant aux parents de confier leurs enfants à l'association Amitié chrétienne", raconte Valérie Portheret.

 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

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