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Une école Abbé Pierre sera-t-elle débaptisée ?

Par Jean Baptiste Giraud

Dans la petite commune normande d'Esteville, où l'Abbé Pierre est inhumé, faut-il débaptiser l'école qui porte son nom ?

Le village d’Esteville devrait-il débaptiser son école au nom de l'abbé Pierre ? En effet, c'est dans cette petite commune normande que le prêtre est enterré, lui qui a par ailleurs donné son nom à l’école du village.

Un groupe scolaire Abbé Pierre

"Je n’ai pas pris la décision de la débaptiser, précise Manuel Grente, maire d’Esteville (Seine-Maritime). De nombreux médias m’ont demandé ce que j’allais faire de ce groupe scolaire. En tant que maire, je prendrai le temps nécessaire pour y réfléchir. Et je le ferai loin de la pression médiatique et de la pression populaire."

"Ce groupe scolaire porte le nom de l’Abbé Pierre pour des raisons historiques. Il était composé de préfabriqués, et c’est lui qui était intervenu pour que nous ayons les financements nécessaires pour fabriquer une école en dur. Aujourd’hui, à la lueur des faits révélés au sujet de la figure qu’est l’abbé Pierre, il va falloir se poser les bonnes questions et trouver le juste milieu." En effet, la fondation Abbé Pierre a récemment révélé des faits pouvant être considérés comme des agressions sexuelles.

Pas une demande des administrés

"Moi je ne suis le maire d’un village normand de 550 habitants, rappelle Manuel Grente, maire d’Esteville. Les gens qui vivent ici ne l’ont pas choisi parce que l’abbé Pierre y est enterré. Etrangement, j’ai plus de sollicitations de l’extérieur que de mes administrés. Pour dire la vérité, pas un n’est venu me voir à la mairie pour me dire « quelle histoire ! ». Esteville ne peut pas réécrire l’histoire : l’abbé Pierre y a vécu, est intervenu pour l’école, et tout ce que les Français connaissent. Il faudra trouver le juste milieu, c’est un sujet sensible."

"Ce ne sont pas les médias qui font la polémique. Nous avons dans le village deux éléments, le groupe scolaire portant son nom et une fresque de l’Abbé Pierre. On ne va pas faire l’autruche et se dire que l’on ne changera rien. En tant que maire du village, je dis qu’il y a deux vrais sujets. On va prendre le temps de prendre les décisions qui s’imposent paisiblement."

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