Depuis le 2 août soit 12 jours avant la tragédie de Gênes, la circulation est interdite aux poids lourds et aux bus sur la D91 sur le pont qui enjambe le torrent de Bieugne. Une canalisation d’eau potable passant à l’intérieur s’est rompue fragilisant un peu plus encore la structure sur laquelle d’importantes fissures étaient déjà visibles. C’est une fissure de 15 cm sur toute la largeur du point qui a déclenché cette interdiction.
Pour les habitants de la vallée, c’est une catastrophe. Les propriétaires de l’hôtel des Mélèzes témoignent : « il y a deux semaines 44 personnes ont annulé leurs réservations du jour au lendemain et cela à cause du pont. On s’est retrouvé avec toute la nourriture sur les bras ».
La France compte 840 ponts sur les 12 000 gérés par l’Etat qui présenteraient un risque d’effondrement soit 7%. Ce constat alarmant provient du rapport commandé par le ministère des Transports avant l’effondrement du viaduc de Gênes. Quand à Jean-Pierre Vassalo, maire de la commune, ses administrés sont épuisés : « C’est un énième problème pour notre vallée. Entre les contrôles anti migrants, les interminables travaux italiens sur le tunnel d’Airole, et le scandale du chantier arrêté du tunnel de tende, nous sommes totalement asphyxiés ».
Pour les services techniques du département, l’ouvrage était sous surveillance depuis plusieurs années, mais selon son directeur général adjoint n’était pas sur la liste des 21 ponts en « 3U » ( « 3U » classant de 1 à 3 les ouvrages d’art nécessitant un entretien plus ou moins urgent, sur les 918 entretenus par le département. Le U indique des travaux à effectuer) Un cabinet d’études de Toulouse est missionné. Quelque soit le résultat de l’analyse, une chose est sûre de nombreux travaux sont à prévoir.