La radio d’une victime du Bataclan a été mise en vente par un médecin de l’hôpital Georges-Pompidou. Mais quelles sont les règles concernant de tels documents médicaux ?
Une transgression absolument ahurissante
"La règle est que cela n’appartient pas aux médecins, rappelle le professeur André Grimaldi, professeur émérite de diabétologie au CHU Pitié-Salpêtrière, et cofondateur du Collectif Inter-hôpitaux. Évidemment, ce sont des documents qui appartiennent aux malades et à l’institution. Ce n’est pas un objet commercial. C’est une transgression absolument ahurissante. Elle a d’ailleurs été immédiatement dénoncée par le directeur de l’Assistance Publique et par le président de la communauté médicale, Rémi Salomon."
Ainsi, "S’il n’y avait pas eu de réactions, cela aurait ouvert la voie au fait que les dossiers médicaux puissent être revendus pour l’ensemble de la population", commente l’auteur du Manifeste pour la Santé 2022 aux éditions Odile Jacob. Face au tollé suscité, ce chirurgien reconnaît avoir commis une erreur, et se dit désolé pour les victimes. "Oui, c’est une erreur personnelle, mais qu’est-ce qui lui a pris ?".
[#SudRadio] Professeur André Grimaldi
▶️ Un #chirurgien met en vente une radio d'une rescapée de l’attentat du #Bataclan🗣️ "C'est une transgression hallucinante ! Outre cette affaire, les données médicales circulent énormément et la sécurité informatique est un vrai problème !" pic.twitter.com/Eyl8JUOdI4
— Sud Radio (@SudRadio) January 24, 2022
Les hackers, un grand sujet pour la santé
Existe-t-il, en effet, des volontés de commercialiser ces données liées aux patients, normalement secrètes ? "C’est un risque de la société dans laquelle nous sommes, estime le professeur Grimaldi. Beaucoup de données circulent et peuvent être piratées. Les données collectées doivent servir l’intérêt du patient et de la recherche scientifique."
Ces radios, comme toutes les données médicalisées, sont-elles donc bien protégées ? "En principe oui, estime-t-il. Mais il n’y a pas si longtemps, une lettre a été envoyée par l’Assistance Publique aux patients vaccinés pour leur dire que leurs données avaient été piratées. Il y a des hackers, c’est un grand sujet. Cela crée un sentiment d’insécurité généralisée. Là, il s’agit plutôt d’une histoire invraisemblable, d’un chirurgien voulant faire un business commercial en mettant cette radio aux enchères. On ne sait pas ce qui lui est passé par la tête. C’est parfaitement sinistre. Qui irait acheter cela ?"
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