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Traite négrière : "effacer les traces de l’Histoire n’efface pas l’Histoire elle-même"

Marik Fetouh, adjoint au maire de Bordeaux chargé de l’égalité, la citoyenneté et la lutte contre les discriminations, était interviewé dans "le coup de fil du matin" sur Sud Radio le 12 juin. "Le coup de fil du matin" est diffusé tous les jours à 7h12 dans la matinale animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

À deux semaines du second tour des élections municipales, des plaques explicatives ont été installées dans les rues de Bordeaux portant le nom de négriers.

 

Des biographies précisées sur les plaques

Bordeaux fut jadis le premier port colonial et le troisième port négrier français, et ce du 17e au 19e siècle. Le travail de mémoire s'y poursuit. "Il y avait un débat sur le nombre de rues portant le nom de négriers et la pédagogie mémorielle à faire autour, explique Marik Fetouh, adjoint au maire de Bordeaux chargé de l’égalité, la citoyenneté et la lutte contre les discriminations. Après enquête, nous avons choisi d’apposer ces plaques, précisant la biographie des personnes honorées, ayant aussi participé à la traite négrière".

Ont-ils hésité à changer carrément le nom de ces cinq rues ? "C’est une question que l’on s’est posée. D’un point de vue administratif, c’est affreusement compliqué de changer le nom d’une rue. Les habitants sont en général très mécontents, ne reçoivent plus leurs courriers pendant plusieurs mois, et les administrations s’y perdent. Cela aurait braqué les habitants contre ce travail mémoriel. Par ailleurs, effacer les traces de l’Histoire n’efface pas l’Histoire elle-même. En revanche, faire un travail de pédagogie mémorielle permet de rappeler que ces crimes contre l’humanité ont eu lieu".

 

Sensibiliser aux crimes du passé

Que pense-t-il du débat actuel et des actes commis suite au décès de Georges Floyd aux États-Unis, de ces statues attaquées à Pau ou Paris ? Ne va-t-on pas trop loin, au risque de finir par nier une partie de l’Histoire ? "Les statues, si on commence à détricoter, on risque de toutes les déboulonner, estime l'adjoint au maire de Bordeaux chargé de l’égalité, la citoyenneté et la lutte contre les discriminations. Le travail mémoriel permet de sensibiliser les jeunes générations aux crimes du passé et au racisme".

Y a-t-il eu des dégradations commises dans la région bordelaise ? "Oui, nous avions installé une statue d’esclave sur les quais à l’occasion de la journée internationale de commémoration de l’abolition de la traite négrière. Elle a été taguée avec un message selon lequel une statue ne pourrait pas réparer le drame de l’esclavage et de la traite. Nous comprenons ce type de réflexion, mais que proposent les gens ? Que peut-on faire de plus que ce travail de mémoire ?"

 

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