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Thierry Merle : "Il n'y a qu'une fracture sociale en France"

Thierry Merle, co-auteur avec André Touboul, du “Guide des perplexes et des égarés, à l’usage du citoyen d’aujourd’hui” aux éditions du Passeur, était l’invité de “Bercoff dans tous ses états".

Thierry Merle Fracture sociale
Thierry Merle, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Pour Thierry Merle, "le livre a pour objectif d’essayer de faire évoluer la réflexion de nos concitoyens sur un slogan qui circule partout". "Ce slogan est de dire : ‘Indignez-vous !’ Nous, nous préférons dire que ce n’est peut-être pas cela qu'il faut faire. L’indignation, c’est quand même qu’une émotion et nous vivons dans une société qui est complexe, qui nécessite une réflexion profonde sur des sujets difficiles", juge le co-auteur avec André Touboul du Guide des perplexes et des égarés, à l’usage du citoyen d’aujourd’hui.

"Nous disons que le citoyen, il ferait peut-être mieux d’abord de penser", explique Thierry Merle. "Il doit se donner le mal de réfléchir à des situations complexes dont il prend part en fonction d’émotions et non pas de réflexions profondes menées sur les sujets. Nous pensons que le citoyen, d’abord son devoir c’est de comprendre dans quel monde il se situe et dans quel monde il vit, et dans quel monde il veut aller".

 

"La moitié de la société est contre l’autre alors que normalement ça devrait être assez consensuel"

"Que faire ? Cette question, elle comporte en partie la réponse", juge Thierry Merle. "Nous vivons dans une société du fait de la communication et du mode de communication et de réflexion des gens. Finalement, ce monde ne fait que se heurter des idées sur des solutions. Nous on dit que les solutions n’existent que si on a d’abord posé un problème dans des conditions telles qu’on comprenne quel est le problème posé".

"Il y a beaucoup d’exemples. Le Covid c’est un autre sujet, c'est-à-dire que l’on a manqué de moyens et de volonté, donc ça n’a pas fait une bonne politique", juge Thierry Merle. "Quand vous regardez le problème du chômage, c’est un peu plus large. Tout le monde dit : il faut créer de l’emploi, tout le monde dit : il faut que les entreprises créent de l’emploi. Et puis, quand on dit qu’il faut qu’il y ait des gens qui soient à la tête de ces entreprises, on tombe sur la lutte des classes. Le débat en France n’est pas apaisé là-dessus. Le propriétaire d’une boîte, c’est avant tout un patron et c’est un type qui est finalement malsain. Ce que, dans la société, on n’accepte pas. Nous sommes dans un espèce de cercle vicieux. La moitié de la société est contre l’autre alors que normalement ça devrait être assez consensuel", explique Thierry Merle.

 

La seule fracture sociale oppose la population protégée à ceux confrontés à la mondialisation

"Pour nous, ce qui est difficile pour notre civilisation et pour notre pays dans cette lutte des classes, c’est qu’en fait nous vivons dans un système où on oppose les hommes aux femmes, les riches aux pauvres, les blancs aux noirs, les noirs aux arabes, …. Nous opposons plein de gens à plein de gens, alors que de notre point de vue, il n’y a qu’une fracture sociale", juge Thierry Merle.

"La seule fracture, c’est le fait qu’une partie de la population vit dans un monde qui est protégé, sans risques. Grosso modo, il s’agit des gens qui vivent autour de l’État ou par l’État ou avec l’État", explique-t-il. "Et puis il y a tous les gens qui sont confrontés à la mondialisation, c’est-à-dire aux risques de la vie. Ces gens-là ne sont protégés de rien et sont dirigés par ces gens qui n’ont pas de risques. Il y a un écart entre le point de vue des gens protégés et les gens qui subissent la mondialisation et la pauvreté, parce qu’il y en a quand même beaucoup. C’est ça qui est le sujet principal".

 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff chaque jour à 12h dans Bercoff dans tous ses états Sud Radio

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