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Stanislas Guerini : "Si on ne prend pas les précautions suffisantes, on pourrait refaire tomber le pays dans le confinement"

Par La Rédaction

Stanislas Guerini, député de Paris et délégué général d'En Marche était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le mercredi 29 avril sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Stanislas Guerini interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio le mercredi 29 avril à 7h40.

Au lendemain des annonces d'Édouard Philippe sur la stratégie de déconfinement devant l'Assemblée nationale, Stanislas Guerini rappelle l'action "très risquée" du gouvernement. "Il y a un risque, le Premier ministre l'a dit, si on ne prend pas les précautions suffisantes, on refera tomber le pays dans une vague de confinement", avertit le chef de file des députés de la majorité. La situation sanitaire sera de nouveau examinée le 7 mai. "Si la situation n'est pas satisfaisante, il se pourrait qu'on ne redémarre pas le pays au 11 mai", prévient-il.

 

Un déconfinement progressif

Si le chef du gouvernement a évoqué deux étapes, une le 11 mai et la seconde au 2 juin, le député de Paris précise que "le 11 mai n'est pas décalé au 2 juin". "Les choses se feront progressivement et c'est raisonnable de faire les choses de cette façon-là", estime-t-il. "Un grand nombre de commerces pourront rouvrir le 11 mai, mais pour les commerces où on sait qu'il peut y avoir une promiscuité importante (restaurant/bar), les choses sont plus compliquées", annonce Stanislas Guerini qui ajoute qu'à chaque étape du déconfinement, "nous étudierons la situation sanitaire".

Car l'exécutif craint avant tout de "démarrer ce déconfinement de façon trop forte" et de voir "une reprise en flèche de l'épidémie et l'obligation de mettre à nouveau l'étouffoir sur le pays dans deux mois". "Ce serait une catastrophe sanitaire, économique et sociale", avertit-il. "Nous allons pouvoir redémarrer le pays pour ceux qui souffrent le plus du confinement", se félicite le délégué général d'En Marche.

Contrairement aux rumeurs qui circulent ces derniers jours, Stanislas Guerini précise n'avoir "aucun état d'une tension entre le président Macron et le Premier ministre Édouard Philippe". Il estime ces questions "totalement secondaires par rapport à ce que nous vivons". "Ce qui est important en ce moment, c'est le retour au travail et la réouverture des écoles", ajoute-t-il.

 

"On se posera les questions pour chaque école"

La réouverture des écoles le 11 mai inquiète une partie de la classe politique et des parents d'élèves. "C'est très important pour les enfants qui ont perdu le contact avec l'école", argumente Stanislas Guerini qui alerte sur "des conséquences graves" pour les élèves les plus fragiles, "si l'année s'arrêtait en mars". Mais le député de Paris assure que "les écoles rouvriront sous conditions et de manière progressive". Les élèves seront accueillis en demi-classes et la question "se posera pour chaque école si les conditions sanitaires rendent possible la réouverture", tente-t-il de rassurer.

Si le Premier ministre a fixé "un cadre national", la situation sanitaire sera scrutée "département par département". "Nous allons publier une carte de chaque département pour dire s'il est vert ou rouge", annonce Stanislas Guerini. "Cela va conditionner ce que pourront faire les élus locaux", précise-t-il. "Les décisions seront prises in fine au plus près du terrain", assure le député qui pour sa part, se fiera "à ce que dira le directeur de l'école de mes enfants". 

 

"Un grand nombre de masques sera mis à disposition gratuitement"

Pour éviter l'envol des prix des masques, qui devront être obligatoires dans certains lieux publics comme les transports, "il faut qu'il y ait un contrôle des prix", affirme Stanislas Guerini. Des masques seront également "mis à disposition gratuitement pour les plus précaires, notamment par les entreprises", assure-t-il, précisant qu'en réalité "un grand nombre de masques sera mis à disposition gratuitement". "Il faut aussi sanctionner les profiteurs, ceux qui se font de l'argent sur le dos de cette terrible pandémie", ajoute le délégué général d'En Marche.

L'Assemblée nationale devra également se prononcer sur la mise en place de l'application de traçage, StopCovid. "On ne meurt jamais d'un trop plein de démocratie...", commente Stanislas Guerini qui souligne que "nous sommes le seul pays d'Europe où le plan de déconfinement aura été présenté devant le Parlement". Le député de Paris s'estime "favorable à l'application, sans pour autant penser que c'est l'alpha et l'omega de notre stratégie de déconfinement". "Si c'est un outil complémentaire et utile, pourquoi ne pas l'utiliser ?", interroge-t-il, insistant sur la stratégie "de casser les chaînes du virus qui peuvent reprendre".

 

Pas de déni de démocratie

Alors que l'opposition accuse la majorité de faire preuve de "déni de démocratie", Stanislas Guerini s'étonne de cette prise de position. "Depuis le début de la pandémie nous avons débattu et voté un projet de loi sur l'État d'urgence sanitaire, mis en place une mission d'information à l'AN, maintenu les Questions au gouvernement, voté par deux fois des budgets rectificatifs.... Pardon, mais il me semble que la démocratie est pleinement vivante en France !", réagit-il. Après le discours de Jean-Luc Mélenchon, alertant sur une deuxième vague "inévitable", le député En Marche rappelle que "le 30 mars, il disait que nous ne déconfinions pas assez rapidement !". Le délégué général du parti présidentielle appelle à "beaucoup de responsabilité". "Ce que nous vivons est grave, et il n'y a pas de place pour la politique politicienne", ajoute-t-il.

Sur le report de l'ouverture des cafés et des restaurants au mois de juin, Stanislas Guerini reconnaît que "c'est tentant de pouvoir se dire qu'on peut redémarrer plus rapidement les choses", mais estime que "mettre la santé des Français au dessus du reste, ça n'est pas une mauvaise politique". Selon lui, le bilan de la gestion de cette pandémie se fera "d'ici quelques semaines ou quelques mois", tout en rappelant la mise en place d'un "plan spécifique pour le tourisme, les hôtels et les restaurants".

Le député de Paris se dit favorable à la prolongation du chômage partiel "pour ceux qui seront encore empêchés de travailler après le 1er juin". Depuis le début de ce confinement, 10 millions de salariés ont eu recours à ce dispositif exceptionnel. "Il faudra prolonger mais de façon plus circonstanciée en fonction de la possibilité de l'entreprise à redémarrer ou pas", affirme-t-il.

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