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Séméac : les bâtisseurs du mur "anti-migrants" le détruisent eux-mêmes

Par Benjamin Jeanjean

Alors que des opposants à l’hébergement de migrants dans un hôtel de Séméac près de Tarbes (Hautes-Pyrénées) avaient construit un mur pour en empêcher l’accès, ceux-ci ont eux-mêmes décidé de détruire ce mur ce mercredi.

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L’initiative avait choqué une partie de l’opinion publique, dans un contexte national toujours aussi tendu vis-à-vis de l’accueil des migrants sur le territoire français. Ce lundi, un mur de 1,80 mètre de haut et de 18 mètres de long avait été construit par des habitants de Séméac, dans la banlieue de Tarbes (Hautes-Pyrénées) pour protester contre la transformation d’un hôtel de leur "quartier résidentiel" en centre d’accueil pour migrants. En effet, cet hôtel Formule 1 dont l’accès avait été bloqué par le mur fait partie des 62 établissements à bas coût du groupe AccorHotels rachetés par la SNI (filiale de la Caisse des dépôts) pour devenir des structures d’hébergement et d’accueil, gérées par la société Adoma (ex-Sonacotra).

Discussions fructueuses avec les responsables du projet

Mais après le temps du coup d’éclat est venu le temps de la concertation, visiblement, puisque les bâtisseurs du mur l’ont eux-mêmes détruit ce mercredi, comme l’a contesté la préfecture. "Ce matin, on l’a fait tomber. On avait fait des propositions qui ont été acceptées par l’Adoma. On est satisfaits. Nos propositions ont été validées par l’Adoma et sont relatives à la scolarisation des enfants dès la rentrée et à des discussions régulières avec les différents acteurs. L’Adoma mettra les moyens nécessaires, notamment en personnel" pour le bon fonctionnement du centre d’accueil, a déclaré le responsable du collectif d’opposants, Laurent Teixeira. S’il reconnaît que ce mur a pu être qualifié de "choquant", il assure qu’il "a permis que le centre se fasse dans les meilleures conditions. On a réussi à les alerter", estime-t-il avant de mettre les points sur les i : "On n’est pas des anti-migrants".

"On va essayer d'améliorer leur quotidien si on peut"

"Nous sommes conscients que ce mur a choqué énormément de personnes, mais on essaye de faire passer un message à tous ces détracteurs. Nous nous sommes battus pour préparer l'arrivée de ces personnes et pour le bon fonctionnement du centre sur le long terme. (...) Il y aura un dialogue permanent, si un éducateur est en difficulté parce qu'il est tout seul et donc ne peut pas gérer autant de personnes, on proposera de renforcer les équipes. Ils vont vivre dans cet endroit qui n'est pas forcément le meilleur - même pas un coin d'herbe pour les enfants, on dirait un parking de supermarché avec tout ce bitume -, mais on va essayer d'améliorer leur quotidien si on peut", ajoute au micro de Sud Radio un autre membre du collectif, Philippe Baubay, qui n'est autre qu'adjoint au maire de Séméac.

(Avec AFP)

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