Les chefs d'établissement ne savent plus où donner de la tête avec les ordres et contrordres des protocoles sanitaires dans les écoles.
Toujours la distance d'un mètre
"Ce ne sera pas du tout au point et prêt pour lundi, confirme Florence Delannoy, secrétaire générale adjointe du syndicat des chefs d'établissement SNPDEN-Unsa. Là, pour l’instant, nous avons un protocole qui essaie de nous faire croire que l’on va pouvoir tout changer. Non, ce n’est pas possible. Les chefs d’établissement au collège sont juste exaspérés. Il reste dix jours de cours, les enjeux sont quasiment nuls. La plupart des collégiens sont à l’école, les enseignants sont au travail et cela va très bien comme ça !"
"Lundi, ce sera sans doute comme lundi dernier. Le 22 juin ce sera comme le 15, c’est ce que l’on répète aux collègues, précise Florence Delannoy. Tout simplement parce que le protocole qui est paru ne change rien au décret existant paru le 14 juin : il y a toujours cette distance d’un mètre, et tant qu’elle existera nous serons de toutes façons coincés. Nous faisons déjà le maximum ; il y aura peut-être quelques ajustements par endroit, mais cela ne va pas être possible. Cela ne changera pas grand chose, on ne reverra pas tous les collégiens lundi dans les collèges".
Un protocole hallucinant
N’est-ce pas un peu contradictoire avec ce qui a été annoncé ? "Le Président a bien dit que l’école était obligatoire, mais elle l’était déjà depuis le début du confinement, rappelle la secrétaire générale adjointe du syndicat des chefs d'établissement. L’enseignement se faisait à distance, en présentiel, et actuellement, dans les collèges, on accueille quasiment 100% des élèves en rotation pour respecter les mesures sanitaires".
Selon Florence Delannoy, "nous n’aurons de toutes façons qu’une partie des élèves parce que l’on ne pourra pas faire autrement. Le protocole a été assorti de plans de salles de classe simplement hallucinants. Nous avons des plans de sécurité et d’évacuation à respecter. Nous n’allons pas nous asseoir dessus, ce sont des textes, des décrets, des lois".
Reportage de Mathilde Jullien pour Sud Radio : le protocole sanitaire allégé dans les écoles
Depuis hier, une version provisoire du nouveau protocole sanitaire circule parmi les chefs d’établissement. Et les règles sont allégées pour les maternelles, primaires et collèges. À l’extérieur, c’est la fin de la distanciation sociale. Mais à l’intérieur, dans les locaux, dans les classes les professeurs et encadrant essaieront tout de même de faire respecter un mètre de distance dans les écoles primaires et collèges. Et pour accueillir ces millions d’élèves, lundi 22 juin, après trois mois de classe à la maison, il faudra tout réorganiser.
Deux jours donc pour repenser l’accueil, avec cette nouvelle donne pour les tout petits : la règle des quatre mètres carrés ne s’applique plus. Et le défi, pour Valérie Poyet directrice d’une école maternelle, c’est la réorganisation des classes : "c'est quand même un petit peu la panique ! Tout a été bâché, soit entreposé dans des greniers, des caves. Là, il faut qu'on sollicite la mairie pour avoir des chaises, des tables, des jeux."
Un effort qui en vaut la chandelle, pour Hubert Salaün, porte-parole de la PEEP - Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public.
"Je comprends que pour les écoles, ça va être compliqué, il va falloir déplacer des tables, etc. Mais l'enjeu est tellement important, les élèves ont perdu toute vie sociale donc puisque le protocole le permet, faisons revenir les enfants à l'école."
Cette rentrée extraordinaire, Thalia, élève de CE1, l’attend avec impatience.
"Au début, j'étais trop contente d'arrêter l'école mais après, l'école m'a manqué. Jouer dans la cour, voir la maîtresse, les copines... J'ai envie de leur faire des gros câlins."
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