Ne pas aller à l’école le mercredi, et privilégier à la place des activités culturelles, artistiques ou encore environnementales dans les centres de loisirs. Telle est l’ambition du ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer dans le cadre du retour à la semaine de quatre jours à l’école, qui concernera 70% des écoles et 60% des écoliers à la rentrée 2018. Pour Inès, âgée de 6 ans et scolarisée à Meudon (Hauts-de-Seine), c’est en tout cas une bonne nouvelle. "Comme ça, on ira plus rapidement au poney, et on n’aura pas besoin de se lever le matin pour aller à l’école !", glisse-t-elle au micro de Sud Radio.
Parente d’élève et institutrice en grande section de maternelle, Sylvie se satisfait elle aussi de ce dispositif. "Les enfants étaient épuisés, ils avaient des devoirs le mardi soir, le mercredi, tous les jours… Ils n’avaient pas du tout de pause et n’avaient plus envie d’aller à l’école parce qu’il n’y avait pas de break. J’étais pour, donc je suis ravie !», assure-t-elle. Mais pour Agnès, qui travaille le mercredi, cette semaine de quatre jours n’est pas vraiment une bonne nouvelle. «Ça fait des journées plus longues pour le reste de la semaine, où il faudra se concentrer, être attentifs, avant d’aller au centre de loisirs le mercredi. J’entends bien que c’est bien quand les parents peuvent s’arranger, mais quand ce n’est pas le cas comme pour nous, ce sera plus fatiguant pour les enfants", prévient-elle.
Retrouver ses enfants le mercredi est par ailleurs un coût supplémentaire pour les familles, comme le reconnaît Virginie Lanlo, adjointe à l’éducation à la mairie de Meudon et membre de l’association des maires de France. "Laisser leur enfant toute la journée du mercredi coûte des sous. Avant, c’était pour une demi-journée, donc le coût n’est pas le même, ça a une incidence sur le porte-feuilles des familles", indique-t-elle. Et si les communes vont être aidées financièrement pour développer davantage les activités extra-scolaires, le compte n’y est pas selon elle. "Effectivement, c’est une aide pour les collectivités, mais ça ne comblera pas le fait de perdre le fonds de soutien qui servait au financement des encadrants et des activités qu’on proposait par le biais d’associations et d’intervenants extérieurs qui étaient mis à disposition sur les temps du soir. On perd 320 000 euros, et là on va à peu près récupérer 135 000 euros, donc on a quand même un écart de 200 000 euros non négligeable ! Ça ne comble pas tout ce qu’on avait à disposition, maintenant il faut voir quels vont être les taux de fréquentation qui nous permettront de mettre en place toutes les activités", déclare-t-elle.
Un reportage de Clément Bargain